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Blog de la section PS Anzin

La région a perdu 8 000 emplois en 2008, une première depuis trois ans

29 Avril 2009 , Rédigé par Pressoir.josé Publié dans #Information

mercredi 29.04.2009, 04:47


 R.Zielewski, directeur adjoint de l'URSSAF de Valenciennes. 

Les derniers chiffres collectés par les URSSAF du Nord - Pas-de-Calais sont sans appel : l'emploi salarié privé a baissé de 0,7 % en 2008, soit 8 000 emplois perdus. L'industrie paie le plus lourd tribut. Seul le secteur de Lille semble épargné par la morosité.

 

economie@lavoixdunord.fr INFOGRAPHIE SÉBASTIEN ARNOLD

Les fichiers des quatre URSSAF (Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales) du Nord - Pas-de-Calais sont une mine d'informations. Parce que les entreprises sont tenues d'y déclarer leurs effectifs, leurs déclarations d'embauches mais également leurs difficultés, les URSSAF ont donc une vision très précise de la situation des quelque 82 000 entreprises privées de la région et de leur 1,04 million de salariés. La note économique annuelle que les URSSAF viennent de publier est ainsi le témoignage de la dégradation de la conjoncture.

> Le Nord comme le Pas-de-Calais concernés. - Pour la première fois depuis trois ans, le Nord - Pas-de-Calais perd des effectifs par rapport à l'année précédente. Après un premier semestre 2008 dynamique, tout s'est écroulé au second semestre. Au total, en 2008, le Nord - Pas-de-Calais a perdu 0,7 % de ses effectifs privés (0,4 % au niveau national), soit 8 000 emplois (à part égale entre les deux départements).

Seule la métropole lilloise réussit à conserver un ratio positif avec 3 300 postes supplémentaires nets créés en 2008. La tertiarisation de la métropole joue à plein, avec plus de 4 600 emplois créés l'an passé.

Mais dans le Nord, les zones de Cambrai et Douai subissent de plein fouet le retournement de la conjoncture, avec une baisse annuelle de l'emploi de 3,1 % et de 3,7 %. Le poids du textile dans l'un et de l'automobile dans l'autre explique ce fort ralentissement.

> L'industrie et l'intérim touchés de plein fouet. - La chute annuelle de l'emploi régional provient essentiellement de l'intérim : - 18 % sur un an, soit 9 600 postes perdus sur les 44 500 salariés intérimaires que comptabilise la région. En période de crise, l'intérim est le premier impacté. On l'a vu dans l'automobile. Le poids industriel de la région pèse également beaucoup dans cette balance négative de l'emploi.

Même si la situation ne s'aggrave pas (l'industrie régionale a déjà perdu 35 000 emplois en dix ans), ce sont encore 5 600 postes qui ont disparu en 2008. Dont 1 500 dans le secteur automobile, 1 500 dans l'industrie des plastiques et 1 800 dans le textile. Seuls l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique, ainsi que la production et la distribution d'électricité parviennent à maintenir leur emploi à la hausse.

> Le bâtiment et le commerce s'essoufflent. - Le bâtiment avait augmenté ses effectifs de 4 % en 2007. En 2008, il croît seulement de 1,8 % (+ 1 600 postes). Mais, signe inquiétant, les emplois ont reculé de 0,2 % au quatrième trimestre (par rapport au trimestre précédent). Signe d'un essoufflement qui pourrait s'aggraver en 2009.

Le commerce, quant à lui, subit le contrecoup du ralentissement de la consommation des ménages. Ce secteur a perdu 1,2 % de ses effectifs salariés (soit 2 200 postes) sur un an. À noter l'hémorragie constatée sur Roubaix-Tourcoing (- 4,5 %).

> Le tertiaire comme dernière bouée de sauvetage ? - Le tertiaire continue de créer des emplois. Mais, là encore, on constate un net ralentissement au quatrième trimestre (+ 0,9 % contre + 2,6 % en 2007).

Les secteurs les plus dynamiques restent les activités informatiques (1 200 postes créés en 2008), les activités de conseil et d'ingénierie (+ 2 400 postes), les activités de recherche et de développement (+ 430 postes). Autant de chiffres qui expliquent la relative bonne santé de la métropole lilloise, qui concentre l'essentiel de ce type de postes.

Reste maintenant à attendre la prochaine note de conjoncture de l'URSSAF, prévue en juin. Pour voir si les premiers mois de 2009 confirment le ralentissement généralisé, l'infléchissent, ou l'aggravent. •

 

PAR JEAN-MARC PETIT

La Voix du Nord

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