L'interview de Carla dont personne ne parle
Voici à peine un an, la première interview de Carla Bruni dans l'Express avait fait un buzz d'enfer sur le Net. Des millions de clics plus tard la visite-interview dans Libération au moment de la sortie de son disque avait également été surmédiatisée. Mais ce week-end, la dernière interview de Carla Bruni dans le quotidien économique La Tribune a été totalement ignorée. C'est dommage parce qu'il y a plein d'infos... Extraits.
« On ne fait pas de la politique parce qu’on épouse quelqu’un ». « Les premières dames n'ont aucun rôle institutionnel », poursuit Carla qui, cependant, « cherche un but à sa fonction » (fonction qui, rappelons-le, n'existe pas). Et qu'est-ce qu'un but pour une fonction qui n'existe pas? Des bonnes oeuvres qui ne servent à rien — du moins à rien d'autre qu'à assurer la com' de la Première Dame.
Plus mégalo, pas possible !
Carla Bruni Sarkozy veut donc créer une «fondation» pour «la culture et l'éducation». Afin, explique-t-elle, d'aider «les sans-abri, le milieu carcéral, les handicapés», mais aussi «les illettrés», et «les jeunes issus des quartiers difficiles, des campagnes et des endroits désertés en France». Si on comprend bien, pour Carlita, les principal problème des SDF, c'est qu'ils n'ont rien à lire et pas la possibilité d'aller voir les expos à la mode. Quant aux handicapés, ils apprécieront certainement d'être mis dans le même sac que les taulards. Et les habitants des «campagnes»? Ces ploucs, Carla va les éduquer. Exactement comme les jeunes des quartiers difficiles. Apparemment, pour Mme Sarkozy, la banlieue et la campagne, c'est kif-kif : pas de restos sympa, pas de boutiques hype pour shoper avec les copines… Et surtout, même pas d'écoles de stylisme ! Heureusement, l'ex reine des podiums est là, qui veut — avec l'aide de son ami le couturier Jean-Paul Gaultier — créer des bourses pour que ces petits péquenots mal dégrossis puissent entrer dans «les écoles d'art et de la mode».
Avec quel argent, direz-vous? Carla a réponse à tout : ce sont bien entendu les patrons du CAC 40 qui seront invités à financer tout ça.
«Nous sommes à la recherche de partenaires privés», explique la belle. Avant de préciser, plus fine mouche qu'on ne croit : «Je suis persuadée que cela bénéficiera aussi
aux entreprises. Et pas seulement pour leur image. Bien sûr, c'est la crise, mais — justement — c'est le moment de se battre pour des causes importantes». Qui sera capable de
refuser une telle invitation?
Carla en visite chez les « sauvages » ?
Pour les plus courageux qui auront lu jusqu’au bout cette « exclusivité de la
Tribune », d’autres perles rares se font jour. On apprend ainsi qu’après un détour par l’université populaire de Caen de Michel Onfray (pourtant très anti-sarkozyste),
Carla se rendra «en banlieue», invitée par Fadela Amara. Pour ceux qui ne le savaient pas encore, c’est donc Mme Amara qui distribue les invitations pour se rendre
«en banlieue»… Un territoire que Carla doit imaginer situé aux confins du Darfour (quoique, Georges Clooney est allé au Darfour, mais jamais «en banlieue»).
D'ailleurs, pourquoi s'y rend-elle? Pour distribuer des vivres et des médicaments ? Non. Carla n'en est tout de même pas là : elle veut simplement « Prendre contact et
observer » !
De fait, qui peuvent bien être ces gens qui vivent entassés dans des immeubles moches et sales, sans voiturier, sans même un coach sportif?
Seraient-ce… des pauvres ?
Eh oui, elle en apprend des choses, Carla, depuis qu'elle est Première Dame.
MARIANNE 2