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Blog de la section PS Anzin

Les armes en banlieue, c’est trop d’la balle

30 Mai 2009 , Rédigé par Pressoir.josé Publié dans #Information

Des armes de guerre aux mains de petits voyous de banlieue ? Xavier Darcos le croit ; pour Bakchich, l’ancien « M. Flingue » du 9-3 témoigne.

Appellons-le Karim. Il a la trentaine. C’est un ancien voyou du 9-3, aujourd’hui rangé des voitures. Karim n’a jamais fait partie du grand banditisme. Il n’a jamais été condamné non plus pour les affaires de stups dont il s’occupait ou pour les petits braquages qu’il réalisait. Mais il est plusieurs fois tombé pour possession illégales d’armes de guerre.

Il y a encore quelques années, Karim était le M. Flingue des cités du 9-3, l’un des meilleurs spécialistes en armes à feu dans la voyoucratie de cité. A l’époque, on venait le voir de toute la banlieue dès qu’il y avait une arme à vendre ou à acheter. «  C’est mon péché mignon depuis que je suis tout petit, raconte-t-il. Ma fascination pour les armes s’était déclarée dès l’âge de 9 ans, un jour où, par hasard, j’avais trouvé un 22 dans la forêt ».

Le frère d’arme du 9-3

Les tirs de kalach sur un fourgon de police, la nuit du 16 mai à La Courneuve, une première en banlieue selon les syndicats de policiers, ne l’étonne qu’à moitié. « Il s’agissait d’essayer de délivrer un petit caïd des stups de la cité Balzac, au cours de son transfert à l’hôpital. Et la kalach fait partie de la panoplie du parfait dealer, dit-il. C’est un truc qu’on a pour se faire respecter sur son terrain de drogue. Pour impressionner. Mais, la nouveauté est qu’il s’en sont servi ». Pour autant selon Karim, les banlieues sont loin d’être suréquipées en armes de guerre. « Les filières organisées d’approvisionnement en armes, ca n’existe pas, ou alors dans le grand banditisme, jure-t-il. Dans les téci, Il y a juste des occases au coup par coup ». Et de raconter comment il s’était procuré à 15 ans, son premier fusil à pompe : « J’avais une copine dont le père était douanier et collectionneur d’armes. Dès que je l’ai su, j’ai été cassé son appart pour le lui voler ».

 - JPG - 19.4 ko
© Oliv’

A entendre Karim, nombre de flingues se retrouvant entre les mains des petits voyous de banlieues sont issues de cambriolage chez les collectionneurs, souvent d’anciens militaires ou simplement des chasseurs. Parfois, on tombe sur des pétards par hasard aussi. « J’ai eu un pote bagagiste à Roissy qui en « faisant » des colis, est tombé sur deux Skorpio, raconte Karim. Il me les a revendu. Un autre jour j’ai acheté deux mitraillettes à un mec d’EDF qui les avait trouvé caché dans le local du compteur d’électricité d’une tour ».

Des anecdotes de cet acabit, Karim en a des dizaines. Elles dégonflent le mythe des filières organisées. « A la fin des années 90, à la fin de la guerre dans les Balkans, il y avait pas mal d’armes de guerre qui arrivaient. Mais l’époque est bien finie, raconte Karim. Aujourd’hui, faut vraiment avoir des connexions et de la chance pour acheter une kalach. Ca coûte cher, dans les 2 500 euros et après il faut se procurer des balles de 7,62 qui vont avec. Là c’est encore plus galère. La dernière fois on m’en a proposé seulement 15 pour 200 euros ! ».

La crise frappe toutes les bourses…

Bakchich
 

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