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Blog de la section PS Anzin

Luc Chatel attendu au tournant par les syndicats de l'Education Par Emilie Cailleau

25 Juin 2009 , Rédigé par Pressoir.josé Publié dans #Information

Luc Chatel va devoir s'attaquer au chantier épineux de l'Education, avec ou sans concertation avec les syndicats.AFP

Luc Chatel va devoir s'attaquer au chantier épineux de l'Education, avec ou sans concertation avec les syndicats.


Luc Chatel a hérité du poste de ministre de l'Education nationale et avec, des dossiers chauds de Xavier Darcos. Saura-t-il renouer le dialogue avec les syndicats de l'Education, boudé par son prédécesseur?

Sa nomination a créé un effet de surprise: Luc Chatel, 44 ans, a quitté le 23 juin son poste de secrétaire d'Etat chargé de l'industrie et de la consommation pour l'Education nationale. Un poste délicat laissé par un Xavier Darcos conspué par le milieu enseignant. Suppression des Rased, réforme des lycées, masterisation... le nouveau ministre, également porte-parole du gouvernement, hérite de dossiers brûlants laissés en friche par son prédécesseur, et d'une entente glaciale avec les syndicats.

Dans cette situation pour le moins inconfortable, Luc Chatel adopte une attitude modeste, et affirme prendre sa fonction "avec fierté". Mais bientôt il va devoir faire un choix: poursuivre l'action de Xavier Darcos ou calmer le jeu avec les syndicats.  Pour l'heure, les deux camps se jaugent. Luc Chatel est resté prudent lors de la passation de pouvoirs rue de Grenelle. Il a assuré vouloir "prendre le temps de l'écoute" tout en assumant les 16 000 suppressions de postes annoncés pour 2010. Des déclarations plutôt floues.

Du côté des syndicats, même perplexité quant à l'arrivée du ministre. Luc Chatel fait figure d'ovni. "Il n'est pas très connu à l'Education nationale", reconnaît-on à l'Unsen CGT. "C'est un gros point d'interrogation, admet Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU. C'est quelqu'un qui n'avait jusqu'ici pas manifesté d'intérêt pour l'Education nationale". La proximité de Luc Chatel avec Nicolas Sarkozy ne rebute pas. "C'est un homme politique d'une certaine habileté et un homme de confiance de Sarkozy, remarque Gérard Aschieri. Et de s'interroger avec scepticisme: Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il choisi de confier un tel poste à un homme fort du gouvernement?"

Les dossiers prioritaires des syndicats

- 16 000 postes supprimés dans l'Education en 2010

-la masterisation du recutement des enseignants, c'est-à-dire à bac+5

-la réforme des lycées

-les Rased

-le devenir des 30 000  emplois de vie scolaire (EVS) qui accueillent les enfant handicapés et dont les contrats se terminent le 30 juin

Arbitrages à faire

Si les syndicats de l'Education se gardent d'anticiper les réactions de Luc Chatel, tous attendent des "gestes forts" dans les jours à venir. "On veut savoir si on pourra travailler sur d'autres bases, explique Patrick Désiré, cosecrétaire général de l'Unsen CGT, dans une allusion à l'ex ministre de l'Education. On ne veut pas de réformes où on passe en force contre l'avis de tout le monde. On veut pouvoir être entendu." Les appels en direction de Luc Chatel se multiplient depuis le remaniement. L'Unef  demande le retrait des décrets contestés, "l'arrêt immédiat des suppressions de postes (...) et la mise en place d'un plan de recrutement". La FCPE, fédération des parents d'élèves, classée à gauche, "appelle à renouer le dialogue". La CGT Ferc, autre syndicat de l'éducation, a déjà adressé une lettre au ministre en personne dans laquelle ils demandent à le rencontrer.

La balle est dans le camp de Luc Chatel. Reste à savoir s'il acceptera de faire des concessions. Ou bien poursuivre bille en tête les réformes, au risque de déclencher à nouveau un mouvement de contestation à la rentrée prochaine.

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