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Blog de la section PS Anzin

Jean-Marc Ayrault : "Nous ne sommes pas l'opposition de Sa Majesté Sarkozy"

24 Juillet 2009 , Rédigé par Pressoir.josé Publié dans #Information


Par Charlotte Chaffanjon

Jean-Marc Ayrault :

Jean-Marc Ayrault suggère au PS plus de délibération collective © AFP PHOTO / BERTRAND GUAY



Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale Jean-Marc Ayrault se confie au point.fr, alors que la session extraordinaire s'achève cette semaine au Parlement.


lepoint.fr : Vous avez déposé 747 amendements au projet de loi Hadopi II. Bilan, le texte est reporté en septembre. Une méthode que vous avez largement utilisée cette année. Le PS n'obtient de petites victoires qu'en pratiquant l'obstruction ?


Jean-Marc Ayraut :
Il faut arrêter cette légende de l'obstruction ! C'est une folie de dire ça. Sur le travail du dimanche, on a passé quatre jours en tout. Ce n'est pas énorme... Sur la réforme de l'audiovisuel, on a passé quinze jours. Et Hadopi est programmé en juillet, en pleine session extraordinaire... Certes, nous menons des batailles politiques ardues, amendement par amendement, article par article, mais nous marquons des points...


Jean-François Copé juge "sinistres" vos "litanies" à la tribune de l'Assemblée...

Jean-François Copé ne supporte pas qu'il y ait une opposition, il s'énerve trop, il s'emporte trop... On ne peut pas à la fois dire 'il n'y a pas d'opposition' et quand elle existe lui reprocher d'ouvrir la bouche. Nous ne sommes pas l'opposition de Sa Majesté Sarkozy.


Un an après son adoption, quel bilan tirez-vous de la réforme des institutions ?

Cette réforme était censée donner plus de pouvoirs à l'opposition. Nous ne voyons aujourd'hui pas la couleur de ses prétendus nouveaux droits. Nous utilisons donc tous les moyens dont nous disposons pour nous exprimer, notamment à travers nos amendements. Et puis, il n'y a pas un projet de loi gouvernemental auquel on ne fait pas de contre-propositions. Mais l'opinion publique entend plus parler des querelles au PS, des compétitions entre les uns et les autres, de la santé du parti...


C'est cela qui a incité les députés socialistes à publier un texte intitulé "Maintenant ça suffit !" et qui vise les socialistes trublions ?

Oui, c'est l'intérêt de cet appel. Mais bon, les gens visés n'étaient pas là quand nous l'avons adopté mardi. Ils ne sont jamais là à ce genre de réunion. Pour Manuel Valls, je dois dire qu'il est présent, il travaille, il fait son boulot à la commission des lois sérieusement. Mais Jack Lang n'est jamais là, Arnaud Montebourg ne vient quasiment plus depuis qu'il est président du Conseil général de Saône-et-Loire et qu'il est à la direction du PS... Certes, il a d'autres engagements, mais ces derniers temps il a fait beaucoup de déclarations désobligeantes envers le PS et cela devient fatigant. Si on était si mauvais, si nuls, cela serait mérité, mais ceux qui travaillent vivent mal ce genre de déclarations.


Êtes-vous satisfait du rappel à l'ordre de Martine Aubry ?


Je ne sais pas si c'est la bonne méthode d'agir de façon autoritaire. Il faut surtout que la dizaine de socialistes qui affiche régulièrement son ambition dans les médias se maîtrise. Ces gens-là ne manquent ni d'intelligence, ni de talent. Il faut leur dire : 'O.K., vous avez le droit d'exister, mais ne pensez pas qu'à vous, faites un effort et soyez moins égoïste, cela marchera mieux'. Il faut plus de fraternité dans une organisation politique. Ainsi, si je ne suis pas pour la pratique de la caporalisation, je suis pour la délibération collective. C'est ce que j'applique au groupe à l'Assemblée.


Martine Aubry devrait-elle appliquer ce principe au parti ?

Oui. Il faut plus voter, reprendre le goût de la délibération, associer les militants. Toutes les questions principales doivent être votées. Et notamment les questions programmatiques. Je pense à l'avenir de notre protection sociale : on a des décisions à prendre sur les retraites, la santé... Si l'appareil décide de tout, la base se rebiffe.


En dehors des questions programmatiques, le PS doit se décider sur des questions autrement primordiales : la désignation du candidat à la présidentielle et la stratégie d'alliance...

Oui, ce sont les autres étages de la fusée. Sur les primaires, Martine Aubry a défini un calendrier : la question se posera en 2011. Sur les alliances en revanche, la question se pose tout de suite puisque les régionales arrivent. Nous devons travailler à l'union de la gauche dès le premier tour.


Martine Aubry a tenté un rapprochement avec les autres partis de gauche, sans succès. Quant à Daniel Cohn-Bendit, il vous a personnellement demandé d'arrêter de lui "casser les pieds". Vous y croyez encore ?

Oui ! Je ne veux pas "casser les pieds" de Daniel Cohn-Bendit, je veux proposer une alternative à Nicolas Sarkozy, et cela se prépare maintenant. Il faut nous mettre autour d'une table, définir un programme en respectant la place de chacun, sans caporalisme de la part du PS. Les communistes et le MRC de Chevènement sont déjà d'accord pour discuter. J'espère que les Verts vont suivre. L'union ne s'est jamais décrétée en un jour. Au début, ça fritte, ça frotte, ça dicte et ça se bagarre. Mais je ne désespère pas... L'union crée la dynamique.

LE POINT
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