Martine Aubry prône des mesures d'urgence pour la consommation

LA ROCHELLE, Charente-Maritime - Martine Aubry a réclamé des "mesures d'urgence" de soutien à la consommation dans son discours de rentrée, qu'elle a tourné vers les Français après deux jours consacrés aux questions internes du Parti socialiste.

Dans son discours de clôture de l'université d'été du PS à La Rochelle, Martine Aubry a réclamé au gouvernement deux "mesures d'urgence" de soutien à la consommation, dont un remboursement de 200 euros de TVA pour les ménages non imposables. (Reuters)

Sous le slogan "La France qu'on aime", le premier secrétaire a ainsi prôné à La Rochelle la création de 150.000 emplois jeunes dans l'économie verte et les services aux personnes.

La droite accuse le PS de se cantonner à de l'opposition sans faire de proposition mais "nous n'arrivons pas les mains vides", a-t-elle affirmé son discours de clôture de l'université d'été.

Martine Aubry a demandé au gouvernement un remboursement de 200 euros de TVA pour les ménages non imposables ainsi que le maintien des allocations familiales pour les enfants majeurs de plus de 20 ans.

"M. Sarkozy veut un emprunt utile pour la France. Eh bien ! Qu'il commence par emprunter les idées de la gauche et des socialistes", a lancé Martine Aubry.

Pour le reste, la plupart de ses propositions étaient issues du "contre-plan de relance" socialiste de février dernier, comme la présence d'un représentant de l'Etat au sein des conseils d'administration des banques aidées.

Face au "capitalisme financier qui poursuit sa route", Martine Aubry s'en est pris à Nicolas Sarkozy, coupable à ses yeux de mollesse, voire de connivence, envers les banquiers, qu'il a reçus la semaine dernière pour la septième fois en moins d'un an.

LA CRISE, "C'EST TOUT DE SUITE"

"Ils n'avaient pas l'air stressés en rentrant dans le bureau du président. Ils connaissaient le discours: 'attention attention, ça va tomber les sanctions, soyez sages, soyez transparents ! (...) Attention, je suis là !", a-t-elle ironisé.

"Ils sont sortis tout sourire: 'pas de problèmes les gars ! Rien ne change, on continue comme avant !"

Avant le sommet du G20 de Pittsburgh consacré à la crise financière, Martine Aubry a annoncé le lancement d'une campagne des socialistes européens pour une régulation des rémunérations variables, que Nicolas Sarkozy a promis de mettre à l'agenda de la réunion du 20 septembre.

Alors que la taxe carbone suscite un début de polémique à gauche entre socialistes et Verts, la maire de Lille s'est prononcée en faveur de la fiscalité écologique mais contre le projet actuel du gouvernement.

En matière d'environnement, comme les algues vertes qui polluent certaines plages bretonnes, les idées de la droite "sont vertes à l'intérieur" mais "incarnent en réalité un laissez-faire toxique", a dénoncé Martine Aubry.

Elle n'a pas abordé les débats qui agitent le Parti socialiste depuis cet été, au premier rang desquels les primaires présidentielles dont elle a validé le principe dans son discours d'ouverture vendredi.

Les militants seront consultés le 1er octobre sur les modifications des statuts du parti.

Aujourd'hui, "je ne parlerai pas de la rénovation, non pas parce que les primaires c'est secondaire mais l'élection présidentielle c'est dans deux ans et demi alors que la crise des Français c'est tout de suite", a fait valoir Martine Aubry.

Elle a cependant annoncé qu'elle se lancerait fin septembre dans un "tour de France" pour commencer à rédiger le projet présidentiel pour 2012. D'ici à la fin de l'année, elle fera étape dans dix villes pour écouter les Français.

"Il s'agit d'élaborer notre 'new deal' pour le monde d'après la crise", a expliqué le premier secrétaire.

L'EXPRESS