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Blog de la section PS Anzin

A partir de quand peut-on comparer un petit parti politique à un "parti écran"?

15 Juillet 2010 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Information

A partir de quand peut-on comparer un petit parti politique à un "parti écran"?
 
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Par pourquoi pas 
Info vérifiée et éditée par la rédaction du Post.

 

Malette d'argent
Malette d'argent
Max PPP

Si l'affaire Woerth/Bettencourt, qui comprend entre autres des suspicions concernant le financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, n'a éclaté que récemment, ses prémices remontent à décembre 2009.

Nous parlons souvent aujourd'hui, au sujet de l'affaire Bettencourt, d'une affaire familiale qui serait assortie d'une possible affaire politique due à un présumé conflit d'intérêts.

Plus les journalistes enquêtent et plus un nouveau volet de l'affaire voit le jour, sur les modalités de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

En effet, mercredi 14 juillet Mediapart publiait les comptes de "l'Association de soutien à l'action de Nicolas Sarkozy", dont la mission aurait été de récolter des fonds pour la campagne de Nicolas Sarkozy.

Ce procédé qui n'est pas illégal, consiste à contourner la loi qui limite le montant et le nombre de dons qu'une personne physique peut faire à un parti politique. Les dons des personnes physiques sont plafonnés à 7.500 €/an pour un parti politique et 4.600 €/an pour une association de soutien à l'action d'un homme politique, à partir du moment où celui-ci est déclaré candidat à une élection. Par contre, chaque personne peut financer autant de partis qu'elle le souhaite.

Ainsi, une personne souhaitant aider le candidat Nicolas Sarkozy pouvait verser 7.500€ à l'UMP et 4.600€ à "l'association de soutien à Nicolas Sarkozy", association qui, elle même, pouvait reverser sans limitation de l'argent à l'UMP.

En décembre 2009, le Canard Enchainé avait déjà expliqué ce processus sans, on ne peut que le constater, provoquer une polémique de l'ampleur de celle que nous connaissons aujourd'hui.

Sous le titre "Ces faux partis politiques qui servent de vraies tirelires", le Canard enchaîné avançait le nom de deux structures destinées à financer la campagne de Nicolas Sarkozy, en toute légalité : "Association de soutien à l'action de Nicolas Sarkozy", vraisemblablement la même que celle dont Mediapart publie les comptes et "l'Association nationale des amis de Sarkozy", ayant toutes les deux le statut de parti politique.

Même si, ce faisant, l'UMP ne semble pas avoir enfreint la loi, elle l'a contournée et on peut se demander à partir de quel moment il est possible de comparer un petit parti politique à "un parti écran" ?

En décembre 2009 donc, ce mode de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy était connu, tout comme en décembre 2009 Le Parisien publiait un article racontant une soirée de cocktail organisée par l'UMP pour ses "grands donateurs" en présence du ministre du Budget de l'époque (Eric Woerth) et du Président de la République. C'est toujours en décembre 2009 que le député Decker s'inquiétait à l'Assemblée nationale de la double casquette d'Eric Woerth.

Indépendamment de l'affaire Bettencourt, il est, donc, possible de s'interroger sur le financement du parti majoritaire avant, pendant et après la campagne présidentielle de 2007.

Pourquoi à cette époque (décembre 2009), les médias n'ont-t-ils pas enquêté sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy et sur les rencontres entre le Président et les grands donateurs de l'UMP ?

A noter que si le financement de la campagne intéresse aujourd'hui les journalistes et le PS, peu de monde s'interroge sur les rencontres (ainsi que leur maintien et leur rythme) entre le chef de l'Etat et les donateurs de l'UMP.



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