Le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre, le patron des sénateurs UMP Gérard Longuet et le chef de la majorité à l’Assemblée nationale Jean-François Copé ont tous les trois tenté d’éteindre l’incendie provoqué par les déclarations du ministre du Travail.
Eric Woerth a reconnu, hier, avoir participé à la demande de légion d’honneur du gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt Patrice de Maistre.
Reposons la question puisqu’elle n’a pas été entendue : combien de temps Nicolas Sarkozy va-t-il couvrir le soldat
Woerth et surtout, pourquoi il maintient au gouvernement un ministre de plus en plus carbonisé ? Comment peut-on croire qu’il est maintenu à son poste pour négocier la réforme
des retraites ? Hier Nicolas Sarkozy a renouvelé son soutien à Woerth, mais lorsque les journalistes lui ont demandé « est-ce que le ministre du Travail est toujours à même de défendre la
réforme des retraites ? », le chef de l’Etat s’est contenté d’acquiescer, sans faire plus de commentaire. Or, au moment même au Eric Woerth vantait la modération des partenaires sociaux, les syndicats sortaient de cette réserve : François Chérèque a jugé qu’il y avait « un vrai
problème » se demandant comment le ministre pouvait « gérer en même temps ses problèmes personnels avec l’affaire Bettencourt et la réforme des retraites », tandis que Bernard
Thibault a estimé que le ministre était « objectivement plus occupé, et préoccupé, par autre chose que par le sujet qui nous, nous intéresse ».
« On ne pourra pas tenir comme ça pendant deux mois encore », abonde une source gouvernementale
Mais, derrière ce soutien officiel, en coulisse le ton est un peu différent. « Ca devient vraiment très compliqué », lâche un proche du chef de l’Etat.
« On ne pourra pas tenir comme ça pendant deux mois encore », abonde une source gouvernementale, citée par l’AFP. Si l’ineffable Frédéric Lefebvre, porte-parole du message officiel, a
estimé hier que les attaques contre le ministre du Travail Eric Woerth avaient « fait flop » car l’affaire Bettencourt « n’est en rien une affaire politique » mais
« une affaire familiale », à en croire certains signes, l’appui présidentiel a déjà perdu un peu de sa vigueur du début de l’été. Ainsi que l’a concédé implicitement Luc Chatel,
Nicolas Sarkozy s’est abstenu de soutenir Eric Woerth devant les autres membres du gouvernement mercredi. Pour Frédéric Lefebvre, « Eric Woerth ne s’est jamais caché d’avoir remis »
la Légion d’honneur à Patrice de Maistre. Cela n’a jamais été mis en cause.
Le problème ce n’est pas seulement la légion d’honneur, c’est la confusion des genres, les conflits d’intérêt patents
Le problème ce n’est pas seulement la légion d’honneur, car ce n’est qu’un signe, pas plus. Le problème c’est la confusion des genres, les problèmes
déontologiques que pose son comportement, les conflits d’intérêt aggravés dans son cas, le double langage sur les exilés fiscaux alors qu’il tient des réunions à Genève avec certains d’entre
eux pour financer l’UMP. Or, contrairement à d’autres pays la France ne dispose pas de la moindre réglementation en ce qui concerne cette question, révélant la consanguinité entre monde des
affaires et monde politique. Le 12 Juillet, pressé par les évènements, le président de la République a annoncé la création d’une « commission de déontologie » qui devrait
« réfléchir à la façon dont on doit ou non compléter ou modifier la loi pour éviter dans l’avenir toute forme de conflit d’intérêts ». (Lire la suite…)
Jean Marcel Bouguereau pour son blog « derrière les plis de l’actualité »