Au PS,Martine Aubry positive et lance la campagne des régionales

Dimanche 11 octobre 2009

Au PS, Martine Aubry positive et lance la campagne des régionales

Martine Aubry a poursuivi vendredi soir à Cachan (Val-de-Marne) son tour de France du projet © SICHOV/SIPA

À cinq mois des régionales, Martine Aubry a donné samedi le coup d'envoi de la campagne, appelant à "l'unité réelle" du parti et morigénant les "camarades" qui tirent contre leur camp, alors que le PS vient d'être secoué par l'affaire Mitterrand . "Nous sommes maintenant en campagne à partir d'aujourd'hui et tout camarade qui commence à tirer dans le pied tire contre tous les socialistes et les militants sauront s'en souvenir", a averti la première secrétaire, devant les délégués d'une convention nationale réunie au CNIT à La Défense. Pour elle, le PS a "tous les éléments pour réussir", mais un seul pourrait "mener à l'échec" : "l'absence d'unité réelle", "sincère". "On a besoin de tout le monde" notamment "des quadras qui parfois nous titillent un peu trop à l'extérieur. J'aimerais mieux qu'ils nous titillent à l'intérieur", a plaisanté la patronne du PS, rappelant également son souhait de rassembler tous les "éléphants" dans la direction .

Les délégués ont ratifié à l'unanimité les têtes de listes socialistes aux régionales - dont 18 présidents sortants en métropole - élues par les militants le 1er octobre. Martine Aubry a appelé au "pack des socialistes pour les régionales". Épine dans le pied, le Languedoc-Roussillon où les militants ont voté à une écrasante majorité pour Didier Codorniou, soutien de Georges Frêche, sortant, exclu du parti. "Avec l'ensemble de élus de la région, nous allons voir nos partenaires. Nous verrons aussi Georges Frêche et nous prendrons ensemble la meilleure solution", a indiqué la maire de Lille. "Nous, on va pour gagner, sachant que 2004 a été une année exceptionnelle" a-t-elle assuré, se refusant à toute "supputation" sur d'éventuelles pertes de régions. Très enthousiaste, le député Jean-Louis Bianco, chargé du projet, a lancé : "Nous rentrons dans une phase où les militants ont envie d'en découdre. Nous allons garder toutes nos régions et en plus gagner la Corse !" Le projet doit être adopté le 12 décembre en Convention nationale.

"Il n'y a pas de vague verte"

Les Verts qui, forts de leur succès aux européennes et de leur percée lors d'une élection partielle dans les Yvelines, espèrent parfois devancer les socialistes, ont été visés par Martine Aubry : "Il n'y a pas de vague verte", mais il y a des "zones" "moitié bourgeois, moitié bobos" "où la droite préfère voter Verts parce que les électeurs sont "découragés - on les comprend - par Nicolas Sarkozy". "N'essayons pas de courir derrière je ne sais qui!", s'est-elle emportée, mettant en avant le bilan en matière de développement durable des régions socialistes.

En clôture, Jean-Louis Bianco a dessiné les axes de la campagne : il s'agit de mettre "en valeur ce que nous avons fait de bien dans nos régions", dans un "best of". Autre axe : "avoir un discours uni" contre "la fameuse réforme des collectivités territoriales" qui vise à recentraliser - "hypercentralisation pour notre hyperprésident" -, "étrangler les collectivités locales", "casser les services publics". Le projet du PS vise à "préparer l'avenir et l'emploi, mettre en place un développement vraiment durable, écologique mais aussi économique et social, être garant des solidarités". Le porte-parole Benoît Hamon , vivement critiqué par plusieurs de ses camarades pour ses prises de position sur l'affaire Frédéric Mitterrand, était absent. Martine Aubry a voulu clore la polémique en affirmant avoir "pris acte. Maintenant passons à ce qui intéresse vraiment les Français". "Moi, j'ai horreur qu'on s'attaque aux hommes et aux femmes".

LE POINT