Aubry clashe Sarkozy: l'UMP attaque, le PS (même Royal) applaudit

31 Mai 2010 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Information

Aubry clashe Sarkozy:

l'UMP attaque, le PS (même Royal) applaudit

Par La rédaction du Post

le 31/05/2010

Ségolène Royal et Martine Aubry à l'université d'été du PS en 2009

Max PPP

Martine Aubry a-t-elle bien joué son coup? Samedi, elle avait sévèrement taclé le chef de l'Etat lors de la convention du PS consacré à son projet économique.

"J'ai un peu l'impression, quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, que c'est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comptabilité", avait-elle dit.

(Source : Parti socialiste)

Des propos qui lui ont valu une volée de bois vert de la part de l'UMP. Et même de François Fillon, qui avait déclaré dans un communiqué officiel de Matignon: "Par ses attaques brutales et dérisoires contre le président de la République, Martine Aubry abaisse le débat politique."

1. Tout le PS (ou presque) vent debout pour Aubry

Ce lundi, lors de son point presse, le porte-parole Benoit Hamon a attaqué le Premier ministre : "Il serait plus intéressant que le Premier ministre s'exprime enfin sur les propositions définitives du gouvernement en matière de taxation des hauts revenus pour financer les retraites, sur le recul de l'âge légal et l'allongement de la durée de cotisation."

(Source : Parti socialiste)

Seule note discordante: l'ex-premier secrétaire François Hollande qui lui a fait la leçon ce matin sur Europe 1: "Quand un président de la République se laisse aller, nous ne devons pas prendre le même chemin. [...] Face à ce type de comportement, nous devons être différents. Nous ne sommes pas là pour copier Nicolas Sarkozy", a-t-il dit.

2. Un coup politique?

Martine Aubry a réussi à faire parler d'elle. Cette polémique lui a permis de faire, ce lundi, la une de Libération et du Figaro.

Unes Libé/LeFigaro

Le Monde de lundi, dans son édito, écrit encore: "De plus en plus pugnace, elle se pose en adversaire numéro un de M. Sarkozy.

Avec un PS qui se met en ordre de bataille, elle marque des points, y compris face à son rival virtuel, Dominique Strauss-Kahn" et ajoute: "Mme Aubry est en train de gagner la bataille du leadership."

S'est-elle imposée comme la vraie chef de l'opposition?

"Si c'est le cas, c'est bien", réagit Razzy Hammadi, secrétaire national du PS aux services publics et proche du porte-parole Benoît Hamon, contacté par Le Post.

La première secrétaire pourrait même gagner des points pour 2012: "La droite redoute Martine Aubry, à cause de sa capacité à rassembler le PS. Elle est la candidate la plus crainte", estime-t-il. Pour lui, "celle qui rassemble le plus, c'est Martine Aubry".

Mais les proches d'Aubry démentent tout calcul politique. "Martine Aubry n'est pas une femme de coups politiques, elle en avait juste assez du discrédit contre notre parti", affirme Gilles Pargneaux, patron de de la fédération PS du Nord et conseiller spécial de la première secrétaire, contacté par Le Post.

Mais il dit quand même à son sujet: "Elle s'affirme de jour en jour, auprès de l'opinion, auprès des militants."

3. La main tendue de Royal

Et ce concert de louanges envers Martine Aubry arrive au moment où sa rivale Ségolène Royal semble vouloir lui tendre la main.

La présidente de la Région Poitou-Charentes l'avait défendue, dimanche sur France 5: "J'ai envie de vous dire très simplement et très directement que Nicolas Sarkozy l'a bien cherché [...] et je crois que Martine Aubry a eu raison d'une certaine façon de stopper l'escalade de la violence verbale du pouvoir en place", avait-t-elle dit.

(Source: France5 /TF1 News)

Ségolène Royal avait également laissé entendre qu'elle pourrait s'effacer en vue de 2012 devant la première secrétaire ou DSK: "Je préfère faire le sacrifice d'une ambition personnelle, et voir gagner la gauche, que le contraire, bien évidemment.", a-t-elle dit.

Elle a ajouté: "C'est pour ça que je me rapproche de Martine Aubry (...), que je suis en contact avec Dominique Strauss-Kahn, parce que je pense que, le moment venu, nous aurons à décider tous les trois ensemble comment nous nous engagerons dans cette campagne".

Jointe par Le Post, Najat Belkacem, porte-parole de l'ex-candidate, juge qu'"il n'y a rien de plus normal que Ségolène Royal défende Martine Aubry".

Sur le leadership de la première secrétaire, la porte-parole dit même: "Le PS est une machine difficile à conduire et elle mène plutôt bien sa barque".

Et à propos du "sacrifice" éventuel de Royal, Najat Belkacem juge que ces propos montrent "une volonté de rassemblement". Elle précise que la présidente de Région "se rangera derrière la meilleure candidature de la gauche", un ou une candidate qui devra être "compétent et rassembleur". Mais elle refuse de dire un nom.

Les proches d'Aubry se montrent satisfaits de cette main tendue. "Je ne doute pas que face à l'enjeu, on sera dans un rassemblement", estime Gilles Pargneaux.

Il est loin le temps où on ne pouvait même pas les réunir dans un meeting.

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