Aubry : "Je n'ai jamais défendu quelque chose pour gagner des voix"

Aubry : "Je n'ai jamais défendu quelque chose pour gagner des voix"

Martine Aubry, première secrétaire du PS et candidate aux primaires de son parti, a assuré jeudi à Bordeaux qu'elle "n'a jamais défendu quelque chose pour gagner des voix", allusion au débat sur le non-cumul des mandats sur lequel elle diverge avec François Hollande.
"Quand je vois un candidat être favorable au non-cumul après avoir dit le contraire, mais à partir de 2014 (c'est la position récemment affichée par François Hollande, ndlr) je me demande si ça veut dire qu'on ne va pas respecter les règles que les militants ont votées", a-t-elle dit en marge du 72ème congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH).
Elle a indiqué que "beaucoup de (sénateurs socialistes) lui avaient dit +nous ne te soutiendrons pas à cause de ça+". Elle a dit leur avoir répondu : "Je n'ai jamais défendu dans ma vie quelque chose pour gagner des voix, mais toujours ce que je croyais juste (...) quoi qu'il m'en coûte".
Mme Aubry a indiqué avoir "obtenu une attestation d'honneur de tous les sénateurs qui cumulaient". "Elles sont sur mon bureau au parti socialiste, je les ai même photocopiées parce que je me suis dit +on ne sait jamais+", a-t-elle ironisé, lançant : "on va préparer les députés à la même chose".
Mme Aubry a rappelé qu'elle "n'est pas née, effectivement, en pensant être candidate" : "Mais j'ai toujours été militante (...) et être candidate à la présidentielle, c'est la place où je dois être pour battre Nicolas Sarkozy et redonner un espoir aux Français".
Elle a défendu le moratoire sur les sondages sur les primaires demandé mercredi par le premier secrétaire par intérim Harlem Désir, les jugeant "sans aucun sens" ni "aucune valeur". Alors qu'ils placent systématiquement M. Hollande en tête, Mme Aubry a considéré que "ceux qui souhaitent un candidat plus qu'un autre, peut-être parce qu'il est plus facile à battre par Sarkozy, s'appuient sur ces sondages".
"Moi je m'appuie sur les Français, c'est pour ça que je suis sereine", a-t-elle dit.
Pour autant, elle s'est dite "extrêmement fière de l'image donnée de la politique et du parti socialiste" mercredi dans le deuxième débat des primaires, estimant avoir "beaucoup contribué" au rassemblement des socialistes.