Le ton a changé. Il y a quinze jours, celui qui avait quitté le gouvernement, faute d'accéder à Matignon, fin 2011, faisait voter dans la confusion la plus totale un "soutien vigilant" et "exigeant" à Nicolas Sarkozy par les adhérents de son parti. Depuis, les radicaux n'ont cessé de débattre sur la meilleure manière de mettre en scène les retrouvailles entre l'ancien aspirant candidat, censé incarner la fibre sociale de la majorité - et qui fustigeait encore cet été la "droitisation" du gouvernement -, et celui qui est désormais le candidat de l'UMP. La semaine dernière, Borloo a d'ailleurs renoncé à se déplacer à Meaux, chez Jean-François Copé, sous les pressions de son parti, alors même que le thème du déplacement était la rénovation urbaine, censée être son bébé.
"Vous êtes toujours vigilant, M. Borloo ?"
l'interroge-t-on, alors que Nicolas Sarkozy a pris de l'avance dans la promenade. L'ancien ministre de l'Environnement s'apprête à répondre et profite de la main tendue d'une admiratrice pour botter en touche et partir rattraper le chef de l'État. "Le combat politique, c'est peser", avait-il assuré quelques secondes plus tôt devant les caméras de France 3. On ne le lui fait pas dire...