C'est le calme plat dans l'éducation.
Et ça fait drôle. Pas un conflit d'envergure à l'horizon, pas d'appel à manifester ni de pétitions nationales ...
Tout n'est que soulagement après la victoire de François Hollande et surtout la chute de Nicolas Sarkozy.
Jusqu'à quand ? Mystère.
En attendons, goûtons la sérénité retrouvée.
Depuis plusieurs années, on s'était habitués à des printemps plutôt chauds (et des hivers aussi d'ailleurs) dans l'éducation nationale avec manifs, débrayages, occupations d'écoles par les parents, classes en plein air avec, souvent, le soutien d'élus, etc.
Or depuis l'élection présidentielle et la chute de Nicolas Sarkozy - que la FSU (première fédération de l'éducation) avait appelé à dégager, comme la CGT et Solidaires - ,
c'est le calme plat, ou presque.
Pourtant, il y a bien encore 14 000 suppressions de postes à la rentrée. Et François Hollande avait prévenu: élu, ce serait trop tard pour lui de revenir en arrière, il faudrait faire avec.
Mais voilà: entretemps Nicolas Sarkozy a bien dégagé (et avec lui son ministre Luc Chatel qui se vantait de supprimer des postes "sans problèmes"). Et c'est un immense soulagement, une ambiance qui change du tout au tout, comme allégée d'un poids, et l'espoir d'un retour à des relations "normales" où, par exemple, le ministre rencontre et écoute, consulte en somme.
Il y en a bien qui râlent un peu lorsque le nouveau ministre Vincent Peillon annonce, parmi les mesures d'urgence pour la rentrée, 1 000 postes pour le primaire. C'est trop peu, disent les uns. Et pourquoi rien pour le secondaire ?, s'agacent les autres.
D'autres grognent sur la répartition de ces postes: l'académie de Paris en a seulement 15, ça fait quand même peu... Mais bon, rien de bien méchant, en tout cas pour le moment.
D'autres n'apprécient pas de voir écourtées les vacances d'été - la sortie est repoussée d'un jour et demi en juillet 2013, les congés de la Toussaint étant rallongés à deux semaines. Mais bon, ça passe encore.
Il est vrai que les discussions de fonds - la fameuse concertation qui doit s'ouvrir le 28 juin - n'ont pas encore commencé et que les divergences ne manqueront pas. Mais pour l'instant, dans cet entredeux plein d'attentes, personne n'a vraiment envie de se fâcher. Après ces cinq années de tensions, finalement, quoi de plus normal ?
Crédit photo: tout est calme aussi à Mamaïa, station balnéaire roumaine sur la mer Noire, le 29 avril 2012 (Reuters, Radu Sigheti)
A l'affût de tout ce qui bouge, de l'école à la fac, par Véronique Soulé, journaliste à Libération.