Des chercheurs qui s'activent pour la suppression du ministère de l'identité nationale
Des chercheurs qui s'activent pour la suppression du ministère de l'identité nationale
Michel Agier (au centre) et les autres membres du collectif pour la suppression du ministère de l'identité nationale, le 11 janvier 2010./Thibault Pomares
REPORTAGE - Il reçoivent le soutien de l'opposition...
«Où on met la presse? Je ne sais pas… Ils vont mal voir d’ici…» Visiblement, la quinzaine de chercheurs du collectif pour la suppression du
ministère de l’identité nationale ne sont pas des habitués de la conférence de presse. Historiens, philosophes, sociologues ou anthroplogues - pour beaucoup au CNRS (Centre national de la recherche
scientifique), ou à l’EHESS (Ecole des
hautes études en sciences sociales), se sont lancés dans l'activisme politique, en demandant la suppression du ministère de l’identité nationale.
«On va appeler les intervenants par ordre alphabétique, comme à l’école», décide spontanément Michel Agier, un des chercheurs à l’initiative de l’appel. Noël Mamère, pour les Verts, Sandrine Mazetier,
députée du Parti socialiste,
et les autres prennent la parole. Commes les chercheurs, ils estiment que le ministère normalise un discours raciste au sein du gouvernement. Et, le plus important, il aggrave la situation des
migrants, avec une systématisation des expulsions et un durcissement des procédures de naturalisation et du droit d’asile.
Un appel qui rassemble les partis politiques
Un appel qui rassemble les partis politiques
Mais la réunion ne fait pas le plein. Il manque des politiques à l’appel. Jusqu’au bout, le collectif a cru à leur venue : «On va attendre de voir s’ils
arrivent». Mais les sièges du Parti
communiste et du Parti de
gauche sont restés vides. «Ca doit être un empêchement de dernière minute, parce qu’ils nous avaient confirmé leur présence», note un membre du collectif. «Je pense qu’il y a
des absences pour des raisons d’enterrement de Philippe Séguin», confie Michel Agier.
Pourtant, du Nouveau
parti anticapitaliste, au Parti socialiste, en passant par le Parti communiste, et les Verts, ils sont tous d’accord. Même Jean-Luc Bennahmias, vice-président du Modem se serait engagé, à titre
personnel, pour la suppression du ministère de l’identité nationale.
Les chercheurs : «On n’a fait que passer un coup de gueule»
«C’est cela qu’on demande, explique Michel Agier à 20 minutes.fr. Que les partis politiques et les associations prennent position, comme ils l’ont fait
aujourd’hui.» Et qu’ils poursuivent et amplifient l’action des chercheurs. «Au départ, on n’a fait que passer un coup de gueule. Après, il y a eu un relais de la part des associations et des
partis. On n’avait pas planifié l’ampleur qu’allait prendre la mobilisation.»
L’appel a en effet été entendu. Des collectifs locaux indépendants se créent, comme à Nîmes et à Avignon. Le site internet du collectif, lancé jeudi dernier, a permis de quadrupler le nombre de
signataires de la pétition du collectif, pour le porter à 20 000. Un film sortira le mois prochain, et une rencontre internationale sur le sujet est prévue pour le 4 février. Pas si mal, pour des gens dont ce n’est pas le
métier.
T. B.
20Minutes.fr
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