Éducation : la réussite du privé ? LOL quoi

Collège (photo d'illustration) | PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI

Parmi les nombreux commentaires éclairés sur mon dernier billet, j'ai comme d'habitude noté quelques 'gnagnagna moi j'ai mis mon enfant dans le privé parce que vraiment dans le public ils sont nuls et le privé c'est mieux' (et toc).

LOL quoi, comme disent mes élèves. Ça va tellement bien dans le privé qu'eux aussi se mettent en grève. Parenthèse, j'ai pas trop envie de les soutenir parce qu'ils ne l'ont jamais vraiment fait pour nous, et ce sont là mes convictions personnelles . Par contre, ce qui me fait rire – objectivement – ce sont ces quelques parents qui tombent des nues quand on leur dit que les salaires des profs du privé sont aussi payés par le contribuable (ehhh oui, certains l'ignorent). Ben oui, Msieur Dame, quand vous mettez votre enfant dans le privé, vous passez deux fois à la caisse. Au lieu d'exiger un service public mieux loti qu'il ne l'est, pour de meilleures conditions de travail pour vos enfants, tout simplement. Oulà je sens que ça va s'exciter dans les commentaires.

Bref, vous l'aurez compris, je suis toujours autant pro-public. Laissez-moi donc vous narrer une petite anecdote, authentique de la semaine dernière. Mes collègues et moi testons alors les Secondes pour établir les groupes de compétences (des groupes de niveaux sous un joli packaging, 'réforme' oblige), et je me retrouve à interroger un élève en angliche sur ses loisirs, ses impressions de l'an dernier dans son collège. Sujet à la con je vous l'accorde, mais il faut bien évaluer le niveau de chacun, d'un point de vue de prononciation, grammaire, vocabulaire, connaissances, etc. Le gamin, très agréable bien qu'un peu nonchalant, me dit qu'il était déjà en Seconde l'an dernier, vu qu'il redouble. Je lui dis 'ce n'est pas grave, raconte-moi alors comment c'était ici l'an dernier' (English toujours). Et là il me répond qu'il n'était pas scolarisé chez nous mais au lycée Biiiiiiip, privé et super-chic du centre ville, et qu'ils n'ont pas voulu de lui cette année.

Intérieurement je me marre. C'est loin d'être la première fois que nous récupérons les cas désespérés de ce bahut bourgeois, mais curieusement l'ascenseur n'est jamais renvoyé de leur côté. Beh oui, on sélectionne son public (sans mauvais jeu de mots), c'est tellement plus facile pour booster ses statistiques de réussite au final. Tiens et c'est bizarre d'ailleurs, une fois qu'ils ont eu leur bac chez Biiiiiiip ils (re)viennent en masse passer leur BTS chez nous. On ne doit pas être si mauvais que ça...

LOL quoi.