Estrosi et Royal se disputent (encore) le sauvetage d'Heuliez
Estrosi et Royal se disputent (encore) le sauvetage d'Heuliez
Les 600 salariés du constructeur devront une fois de plus attendre leur chevalier blanc, la macif étant la seule piste officielle. Enfin, jusqu’à hier matin. Christian Estrosi, l’autre gros joueur sur le plateau de jeu que constitue le sauvetage de cette entreprise en pleine campagne pour les régionales, a sorti de sa manche, mercredi sur RTL, trois autres cartes. « Nous avons deux à trois dossiers particulièrement sérieux qui pourraient déboucher dans les jours qui viennent », s’est félicité le ministre délégué à l’Industrie, pas mécontent du revers de Ségolène Royal. Il n’a toutefois pas avancé les noms de ces investisseurs, se refusant à jeter « des noms en pâture ». Et le maire de Nice de pousser son avantage, appuyant là où ça fait mal. Selon lui, Ségolène Royal a donné « trop de crédibilité à Monsieur Petiet. »
Christian Estrosi aurait tort de se gêner. Désigné comme repreneur d’Heuliez par le Tribunal de Commerce en juillet, le président de Bernard Krief Consulting avait reçu le parrainage décisif de la Région, notamment via une promesse de subvention substantielle de 5 millions d’euros. Il a depuis failli à ses engagements. Les 15 millions promis ne sont jamais arrivés dans les comptes de la société, un préalable au versement de 10 millions d’euros issus du Fonds stratégique d’investissement (FSI). Il y a bien eu une créance de ce montant apportée au capital de l’entreprise, mais comme le précise un proche du dossier au FSI « ce papier peut valoir 0 ou 15, personne n’en sait rien. Et au vu des déboires financiers de BKC, il y a de grandes chances que cela soit plus proche de 0. » Au contraire, la gestion calamiteuse de BKC aurait abouti à creuser un trou de 10 millions d’euros.
En attendant, les salariés d’Heuliez qui avaient apprécié, au printemps dernier, de se retrouver au centre d’un combat politique sur leur sauvetage,
pourraient déchanter. Le vent tourne. « Ni Nicolas Sarkozy, ni Ségolène Royal n'ont intérêt à ce que le sauvetage d’Heuliez échoue. Pourtant, le temps presse : si aucune
solution n’est trouvée avant la fin des régionales, cela compliquerait formidablement les choses pour l’entreprise» , précise un proche du dossier.
C’est vrai à Cerizay, comme ailleurs. Le ministre délégué à l’Industrie a beaucoup promis : à Dunkerque, chez Total, comme à Dreux chez Philips. Ce
faisant il marche exactement dans les pas de son mentor. Nicolas Sarkozy avait lui aussi promis le maintien de l’activité à Gandrange. On sait ce qu’il en est advenu.
Marianne2.fr