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Blog de la section PS Anzin

Hidalgo: "On n'est pas dans la paranoïa"

11 Décembre 2009 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Information

Hidalgo: "On n'est pas dans la paranoïa"

                                                                  



La scène se déroule jeudi matin au Cabaret Sauvage, parc de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris. Accompagnée par Christophe Girard, (adjoint à la Culture à la mairie de Paris), Anne Hidalgo, bras droit de Bertrand Delanoë dans la capitale, participe à une "rencontre territoriale" organisée par la préfecture d'Ile-de-France dans le cadre du projet de Grand Paris.

Tour à tour, le préfet Daniel Canepa, Christian Blanc, secrétaire d'Etat en charge du Grand Paris, et Frédéric Mitterrand - auteur "d'un discours très fort, très respectueux de la dynamique culturelle à Paris", dixit Anne Hidalgo - prennent la parole pour des discours liminaires. Mais, la représentante de la municipalité, elle, n'a pas le droit à pareil honneur. Irritée par cette situation, jugée "non conforme à l'esprit républicain", elle profite alors du temps qui lui est réservé dans le cadre de la table ronde pour faire part de son mécontentement. Avant de claquer la porte des discussions…

Qu'avez-vous dit à vos interlocuteurs jeudi matin?
J'ai pris la parole pour, comme le veut la tradition républicaine, souhaiter la bienvenue à Paris aux deux ministres. J'ai ensuite souligné le travail impressionnant qui avait été mené avec les architectes sur le futur de notre métropole jusqu'au mois d'avril dernier, avant que cette belle mécanique ne s'effondre avec le projet de loi présenté par Christian Blanc auquel, ce n'est pas un secret, nous sommes totalement opposés. J'ai enfin repris les mots du préfet qui parlait "d'ambition partagée" autour du Grand Paris afin de signaler que, pour cela, il fallait "élaborer ensemble". Ce qui n'a pas été le cas concernant cette réunion, que nous avons préférée quitter. J'ajoute que si elle s'était déroulée à Bordeaux, Nice ou Marseille, il aurait été inimaginable que le maire ne prenne pas la parole!

"Le monde a changé, la société a changé"

Comment analysez-vous cet "oubli"?
Cela relève d'abord d'une vision totalement archaïque du pouvoir. Nous sommes face à un Etat qui décide de tout d'en haut, à partir de son appareil technocratique, au mépris des politiques locaux qui sont pourtant là pour porter la parole citoyenne. En outre, le pouvoir actuel s'assoit sur 25 ans de décentralisation et sur le rôle des collectivités dans le développement de leur territoire. D'ailleurs beaucoup d'élus, de gauche, mais également de droite, sont extrêmement mal à l'aise avec la méthode employée pour le Grand Paris. Il y a, dans cette manière de faire, un mépris pour la démocratie locale. Le monde a changé, la société a changé. Les habitants ont envie de prendre part aux décisions qui les concernent. Plus le niveau de décision est éloigné d'eux, moins ça leur plait.

Vous vous êtes également offusquée de la tenue de cette réunion alors que débute la campagne pour les élections régionales. N'y allez-vous pas un peu fort?
Pas du tout. Le gouvernement joue à un jeu dangereux. Tenir une réunion organisée par le préfet, qui sert donc d'appui à la candidate UMP, en pleine campagne pour les élections régionales, ça mérite qu'on s'y attarde. De notre côté, nous n'avons pas du tout été associés à la préparation de son contenu. On nous a dit: "Voilà, pour Paris, le Grand Paris, c'est la culture". On voit bien le piège de vouloir, à grands renforts de communication, cantonner la capitale à l'activité touristique et entretenir l'imagerie de la ville musée. Nous ne sommes pas d'accord! C'est mépriser sa vie étudiante, sa vie de quartiers ou son dynamisme économique. Je pense que le gouvernement devrait être plus prudent. Nous sommes devant une grande échéance démocratique, les élections régionales. Que le pouvoir les laisse se dérouler normalement, avec les outils de la démocratie et de l'élection.

Avec ce projet de Grand Paris, il y aurait donc selon vous une volonté claire de la part du gouvernement de nuire à la gauche locale…
Bien sûr, depuis un moment déjà, Paris est la cible de ce pouvoir et de ce gouvernement. Maintenant, nous ne sommes pas non plus dans la paranoïa. On fait notre boulot, on défend nos idées et nos projets, comme on défend Paris et ses habitants. Ce qui, dans le contexte actuel, n'est pas un vain mot. Je rappelle que la dette de l'Etat vis-à-vis des Parisiens s'élève à 385 millions d'euros fin 2009. Nous sommes donc là pour affirmer que les Parisiens ont le droit au respect. Et cela passe par le respect du rôle de leurs élus.

Nicolas Moscovici - leJDD.fr

Coup de sang jeudi de la première adjointe de Bertrand Delanoë, qui a claqué la porte d'une réunion sur le Grand Paris organisée par la préfecture, en présence de Christian Blanc et Frédéric Mitterrand. Interrogée par leJDD.fr, Anne Hidalgo dénonce "un mépris pour la démocratie locale" en général, et pour la ville de Paris en particulier.

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