Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Blog de la section PS Anzin

Justice: la balance coincée Au Secours !

9 Juillet 2010 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Information

Justice:

 la balance coincée

Lorsqu'on n'est ni journaliste, ni avocat, ni américain, on a tendance à prendre la justice avec des pincettes et à se retenir d'oser la moindre critique. Les journalistes eux, savent en général à peu près où ils mettent les pieds, les avocats sont de la maison, et les américains ont le 1er amendement à leur Constitution qui leur garantit la liberté d'expression. Chez nous, si le vulgum pecus trouve à blâmer le fonctionnement de la Justice, il hésite à le dire. C'est que dans notre pays, l'indépendance de celle-ci relève de la fiction, tout comme l'idéal démocratique dont se gargarisent les politiques. On se représente plus aisément la Justice armée d'un bâton que tenant la balance de l'équité… Il vaut mieux être riche et puissant pour se frotter à elle.

Tenez, prenons le cas de l'affaire Sarkozy-Woerth qui a fait grimper en quelques jours la
température de notre vie publique… Nous avons un président qui se retrouve avec un deuxième soupçon de financement illicite d'une campagne électorale. Le premier, remonte à la candidature d'Edouard Balladur à la présidentielle, dont Nicolas Sarkozy, ministre du Budget, était le directeur de campagne. Pour savoir s'il y a eu ou non versement de rétro-commissions délictueuses, il faudrait que le magistrat instructeur de l'affaire Karachi puisse avoir accès à tous les documents encore classifiés. Pour le moment, ce n'est pas le cas. La justice est soumise au bon vouloir de l'exécutif.
Donc, il y a désormais une seconde affaire, où dans le sillage de M. Woerth, le président est à nouveau soupçonné d'avoir reçu de l'argent liquide pour soutenir sa propre campagne électorale. Notez bien qu'à ce stade du roman feuilleton, personne ne peut encore affirmer que c'est bien le cas. M. Sarkozy pourrait aussi bien être innocent.

Et c'est là que l'envie de critiquer dame Justice vous démange. En effet, que voit-on? L'enquête sur cette histoire tellement explosive que Nicolas Sarkozy pourrait se trouver contraint à la démission avant le terme de son mandat, est exclusivement aux mains du Juge
Courroye. De ce dernier, on sait diverses choses qui autorisent le citoyen ordinaire à douter de son impartialité. Sa nomination comme Procureur de Nanterre s'était déjà faite contre l'avis du Conseil supérieur de la magistrature qui le trouvait insuffisamment expérimenté. Le Syndicat de la magistrature avait dénoncé à l'époque dans sa nomination «un verrouillage par la droite des postes stratégiques».
Il est d'autre part de notoriété publique que M. Courroye est un ami de Nicolas Sarkozy, lequel l'a décoré de l'Ordre national du mérite. Il serait évidemment mal venu de voir dans cette distinction l'anticipation des mérites d'aujourd'hui, ce que nous ne ferons pas. Ami du président, donc, M. Courroye se trouve en outre directement impliqué dans les enregistrements illégaux de l'affaire Sarkozy-Bettencourt-Woerth, où son nom est cité par M. de Maistre. Était-il normal, et tout simplement honnête que sa décision de déclarer irrecevable la plainte de la fille de Mme Bettencourt soit connue en haut-lieu avant qu'il ne rende officiellement son ordonnance?


Voilà donc l'homme qui contrôle l'enquête sur le dernier et plus gros scandale du régime sarkozyste. Son refus de désigner un magistrat instructeur véritablement indépendant apparaît comme une volonté farouche de protéger le président à tout prix. Et Nicolas Sarkozy n'a même pas encore ouvert son chantier de «réforme» qui signera la disparition du juge d'instruction… S'il n'est pas chassé du pouvoir au plus vite, les Français ont vraiment du souci à se faire pour leur justice!
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article