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Blog de la section PS Anzin

La taxe sur les bonus s'auto-détruira en 2010

11 Décembre 2009 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Information

La taxe sur les bonus s'auto-détruira en 2010

Hervé Nathan et A.Demay - Marianne | Vendredi 11 Décembre 2009

Sarkozy dispute à Gordon Brown la paternité du futur impôt sur les rémunérations exceptionnelles des traders. Une taxe qui ne durera qu’un an, permettant aux banquiers de spéculer à tous crins et sans remord.


Qui a inventé l’école ? Charlemagne, bien sûr, et pour toute l’Europe !

 Qui a inventé une taxe sur les bonus extravagants des banquiers ? Gordon Brown, affirment les Anglais (et les journalistes) ! Mais non, si l’on écoute l’Elysée, c’est évidemment Nicolas Sarkozy qui ne supporte vraiment pas l’idée de n’être pas le centre absolu du monde. « Le 25 août en recevant les dirigeants des banques, le président de la République avait annoncé qu’il proposerait une taxe exceptionnelle sur les rémunérations exceptionnelles des traders », rappelle-t-on au « Palais ». Certes mais le président français a soigneusement attendu qu’un autre que lui, le Premier ministre britannique, stimulé par proximité d'une échéance électorale, ait le courage d’annoncer une mesure concrète. 

 

En France on se souvient que fin août les dirigeants des banques avaient mis des barrières à la fringale de régulation de Sarkozy. « Nous acceptons d’étaler les versements des bonus sur au moins trois ans, d’en payer une partie en action, mais pour le reste débrouillez vous pour que les autres, notamment les Anglais, en fassent de même, et en attendant abstenez vous de toute nouvelle initiative, surtout en matière d’impôts », avaient-ils indiqué en substance. Avec toujours la même menace : « si les règles françaises sont trop contraignantes, nous iront ailleurs, à Londres, par exemple ». Cela tombe bien, elles y sont déjà, notamment BNP-Paribas…

 

Gordon Brown qui doit affronter les électeurs au plus tard en juin, lui, a moins barguigné. Encore que ! La taxe de 50% sur les bonus est bien calibrée. Ce sera aux banques de les payer, et non aux heureux salariés. Et ce sera un impôt exceptionnel, pour l’année 2009 seulement.

 

Voici un élément qui réjouit les Français. Ce n’est pas un impôt sur le revenu, donc le bouclier fiscal, le « marqueur du quinquennat » reste intangible. C’est une taxe, qui sera acquittée en 2010 et calculée sur les bonus acquis au titre de l’année 2009, et disparaîtra en 2011. Cela permettra à la majorité d’afficher une légère baisse des prélèvements obligatoires un an avant la présidentielle. Pratique, non ? D’ailleurs il n’est pas certain que la taxe française, dont l’entourage de Christine Lagarde indique que les « modalités sont en discussion », sera du même niveau que son homologue britannique. Gageons que le lobby bancaire arguera, par exemple, du poids des « charges patronales »  hexagonales pour demander un traitement de faveur.

 

Ce qui semble certain, c’est qu’en 2010 et mieux encore en 2011, à la sortie de la crise il n’y aura plus de prélèvement exceptionnel, et donc les spéculateurs pourront s’en donner à cœur joie dans les salles des marchés. Comme avant. Traders de tous les pays, réjouissez-vous, le bon temps reviendra vite. C’est Gordon Brown et Nicolas Sarkozy qui l’assurent. 


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Gordon Brown a doublé Sarkozy
Nicolas Sarkozy se sentirait-il pousser une vocation de journaliste ? Après une tribune publiée dans le Monde de mercredi sur l’identité nationale, le président de la République sort jeudi sa plume cette fois dans le Wall Street Journal. Mais pas tout seul. Avec le Premier ministre britannique, Gordon Brown, ils appellent à la création d’« un pacte mondial qui fasse la synthèse tant des responsabilités du système bancaire que du risque qu’il présente pour l’économie dans son ensemble ». Selon eux, « les gens veulent un système bancaire d’après-crise qui mette leurs intérêts en premier. Et pour cela, un changement global est au minimum nécessaire. » Avec notamment comme objectif : inciter les banques de constituer leurs réserves de capitaux au lieu de rémunérer leurs salariés.

Oui mais voilà, dans ce domaine, la France s’est fait doubler par son voisin d’outre-Manche. Pourtant, il y a quelques semaines, elle possédait une petite longueur d’avance. Nicolas Sarkozy était l’un des premiers dirigeants du G20 à se positionner pour une taxation des bonus. Mais sans qu’aucune décision ne soit prise.

Aujourd’hui, l’idée semble faire son chemin mais toujours avec la même lenteur déconcertante. En résumé, on est d’accord sur le fond, reste à voir sur la forme.   

Quant aux banques, elles se montrent peu bavardes. Soit elles refusent catégoriquement de répondre à nos questions, soit elles proposent – dans le meilleur des cas – de nous envoyer un communiqué. Une dernière option dont on est d’ailleurs encore sans réponse. Certains établissements finissent quand même par admettre que la décision prise par Alistair Darling pourrait modifier les contrats de leurs milliers d’employés de la City. D’un contrat local, les salariés pourraient se voir proposer un contrat d’expatrié pour éviter cette mesure.

A. Demay

Marianne2.fr
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