Michel Sardou passe à gauche !

Michel Sardou passe à gauche !

Simon Marty - Marianne | Vendredi 7 Mai 2010

Le chanteur du « temps des colonies» et de «si les ricains n'étaient pas là» le clame : il est déçu par Nicolas Sarkozy. Sur tout la ligne. Au point de lui donner envie de voter socialiste?

Delsaut - Wikimedia commons

« A Chaque fois, on appuie sur le même bouton : le chanteur de droite. On a même dit qu’ « Allons danser », sur mon précédent disque  (sorti en 2006 NDLR), défendait le programme de Sarkozy. Sarkozy : « J’y ai cru, je n’y crois plus. Quand on vous promet quatorze réformes et que l’on en fait pas une…Je suis déçu. ».

Le Sardou nouveau est arrivé et il est en colère.

 Dans une interview accordée au Parisien à l’occasion de la sortie de son single « Etre une femme en 2010 », le chanteur effectue un étonnant virage à gauche. Le débat sur l’identité nationale ? « T’es né en France, t’es français, mon pote ». La loi sur l’interdiction du port de la burqa ? « On ne devrait pas légiférer sur une question qui concerne quelques centaines de personnes. Il y a une autorité musulmane en France qui devrait expliquer tranquillement qu’il y a de coutumes à respecter chez nous ». Diantre. Sardou s’engage dans l’opposition ? « Je ne veux pas parler politique. Ne m’emmerdez pas avec ça » assène t il. Vieille rengaine de celui qui, depuis les années 70 passe pour un chanteur à droite, et plus encore. L’interprète, entre autres, en 1976, du « temps des colonies »

«Autrefois à Colomb-Béchar,
J’avais plein de serviteurs noirs
Et quatre filles dans mon lit
Au temps béni des colonies »…

Ou encore, toujours la même année, de « Je suis pour »

«Les philosophes, les imbéciles
Parce que ton père était débile,
Te pardonneront mais pas moi,
J’aurai ta tête en haut d’un mât.
Tu as tué l’enfant de l’amour.
Je veux ta mort.
Je suis pour. »

s’est pourtant toujours défendu de tout prosélytisme politique. Il compare le métier de chanteur à celui de comédien et affirme que lorsqu’il interprète un texte à la première personne, il ne fait qu’endosser un rôle.

Reste que c'est dans le rôle du déçu du sarkozysme qu'on le préfère.

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