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Blog de la section PS Anzin

Pékin refuse d’évoquer le sort du Nobel de la paix Liu Xiaobo

5 Novembre 2010 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Information

— iledere @ 6:30

Manifestation en faveur de la libération de Liu Xiaobo à Hong Kong (c) ReutersC’est ce que redoutaient les défenseurs des droits de l’Homme : que le cas du dissident, emprisonné depuis 2009, ne soit pas soulevé pendant la visite du président chinois en France.

Pour Pékin, il est hors de question d’évoquer le cas du dissident Nobel de la paix 2010 Liu Xiaobo lors de la visite du président chinois Hu Jintao à Paris. C’est la vice-ministre chinoise des Affaires étrangères, Fu Ying, qui s’est chargée de le faire savoir, jeudi 4 novembre.
Le cas de cet opposant emprisonné depuis 2009 n’est « pas un sujet à aborder entre la Chine et la France« , a-t-elle déclaré, au premier jour de la visite du président chinois.

Ce alors que quelque 300 à 400 personnes ont manifesté à Paris, pour exiger le respect des droits de l’Homme en Chine et réclamer la libération du prix Nobel.

Les défenseurs des droits de l’Homme redoutent que la question des libertés et du sort de Liu Xiaobo ne soit sacrifiée par la France à ses intérêts économiques.

Pour le premier voyage officiel du numéro un chinois depuis l’attribution, le 8 octobre, du Nobel à l’ancienne figure de proue du mouvement démocratique de Tienanmen, tout a été soigneusement organisé pour éviter les questions qui fâchent Pékin.  »Il n’est pas prévu de conférence de presse », a-t-on indiqué mercredi à l’Elysée, précisant que cela avait « été décidé d’un commun accord » entre Pékin et Paris.

« Scandale », « déception », « reniement »: pour les ONG, la France « patrie des droits de l’Homme » doit demander des comptes à la Chine et ne pas brader ses principes pour quelques contrats et un soutien bienvenu avant de prendre la présidence du G20 mi-novembre.

La visite du président chinois qui s’annonçait riche en coopérations dans le domaine du nucléaire civil et de l’aéronautique, n’a, en revanche, pas déçu sur ce point : la rencontre à Paris entre Nicolas Sarkozy et le président chinois s’est soldée jeudi par la signature d’une série de contrats. 

Liu Xiaobo ignoré
Agé de 54 ans, Liu Xiaobo, condamné en décembre à 11 ans de prison pour subversion, est l’un des principaux auteurs de la charte 08 pour des réformes démocratiques, signée par des centaines de Chinois. Lors de l’attribution du Nobel de la paix 2010 à cet opposant, la France avait réagi par la voix de son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, en réitérant sa demande de libération de l’intellectuel.

« C’est consternant de voir qu’il n’y aura pas de possibilité de poser des questions » à Hu Jintao, a déclaré Jean-Marie Fardeau, président de Human Rights Watch (HRW) France. Il a déploré que le président français n’ait pas dit un mot pour le dissident chinois.

« Il n’y a pas de sujet tabou« , a-t-on néanmoins assuré mercredi à l’Elysée, avant d’ajouter : « Nous avons une coopération avec la Chine de longue date dans ces domaines de droits de l’Homme ».

Des déclarations jugées « convenues » et pas de nature à rassurer les défenseurs des droits de l’Homme.  »L’absence d’un discours public sur les droits de l’Homme en Chine sera une faute grave« , a prévenu Emmanouil Athanasiou, responsable Asie à la Fédération internationale des ligues de droits de l’Homme (FIDH), appelant à des « gestes concrets ».

Dans une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, HRW juge aussi « essentiel » d’interpeller Pékin et appelle la France à demander « la libération du prix Nobel et la fin du placement en résidence surveillée de sa femme, Liu Xia ».

Manque de cohérence dans la politique françaises
Pessimiste, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) Jean-François Julliard redoutait « que cette question ne soit pas du tout évoquée, ou seulement entre deux conseillers », ce qui permettra de dire que les droits de l’Homme ont été abordés.

Cette visite en France de Hu Jintao répond à un déplacement de Nicolas Sarkozy fin avril en Chine, qui avait mis fin à plusieurs mois de brouille entre Paris et Pékin, notamment sur la question du Tibet.

Pour les ONG, la politique de la France manque de cohérence, soulignant qu’après avoir fait en 2008 des déclarations critiques, Nicolas Sarkozy avait depuis évité toute déclaration susceptible de froisser Pékin.

« D’autres pays, comme les Etats-Unis ou l’Allemagne, sont plus fermes que la France et ont de meilleures relations avec la Chine », a souligné Emmanouil Athanasiou.

Pour lui, la participation sans critique aux Jeux Olympiques ou à l’exposition universelle en Chine suivant l’argument que cela favorisera l’instauration d’une culture des droits de l’Homme est totalement inefficace et n’a pour résultat que « le renforcement du nationalisme chinois ».

(Nouvelobs.com avec AFP)

Une réponse à “Pékin refuse d’évoquer le sort du Nobel de la paix Liu Xiaobo”
  1. La main gauche dit :

    Un président Français qui espionne la presse, intimide les sources, se paye des sondages quotidiens, s’abrite derrière quelques procureurs bien choisis, derrière des armées de CRS chargés d’éloigner la dissidence et la contestation lors de ses déplacements, a en effet tout à apprendre d’une collaboration avec la chine, la chine qui joue donc son rôle de coach et vient vérifier les progrès de son élève, une petite vente d’arme en récompense des avancées significative réalisées depuis les erreurs de débutant des derniers jeux olympiques.

    Merci à Section socialiste de l'île de Ré
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