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Blog de la section PS Anzin

Petroplus : cinq offres de reprise, dont deux "sérieuses"

6 Février 2013 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Emploi

Petroplus : cinq offres de reprise, dont deux "sérieuses"

Les 470 salariés de Petroplus attendaient le verdict avec impatience. Finalement, cinq offres de reprise ont été déposées mardi. Deux "paraissent sérieuses et financées", a précisé le ministère du Redressement productif à l'AFP. Il s'agit de la société égyptienne Istithmaraat, qui a assuré qu'il maintiendrait son offre même en cas de refus de l'Etat, et de l'investisseur suisse Terrae.

petroplus

Les salariés de Petroplus ont manifesté devant l'usine mardi. (Maxppp)

L'heure limite pour le dépôt d'offres était fixée à 18h mardi. Cinq groupes se sont porté candidat à la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), menacée de fermeture depuis plus d'un an. Dont deux "paraissent sérieuses et financées", a précisé Bercy à l'AFP. Il y a "trois offres minimum", avait fait savoir quelques minutes plus tôt le secrétaire général de la CGT de la raffinerie, Jean-Luc Broutet. Parmi elles, plusieurs offres avaient déjà été évoquées : celle de NetOil, une société basée à Dubaï, et celle du groupe libyen Murzuk. Lors de la dernière audition début novembre, une seule offre ferme de la société NetOil - qui dit avoir obtenu un accord avec le pétrolier BP - et six lettres d'intention avaient été déposées auprès du tribunal de commerce de Rouen.

La piste libyenne du groupe Murzuk est sérieuse, avait également affirmé mardi sur RTL le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. "Elle l'a toujours été", a-t-il ajouté, précisant que les pays producteurs de pétrole ont intérêt aujourd'hui à se positionner sur le marché européen.

La société Istithmaraat se maintiendra, même en cas de refus

Mais la surprise vient du producteur égyptien d'énergie Arabiyya Lel Istithmaraat, qui a déposé un dossier mardi en fin de journée auprès de l'administrateur judiciaire. "C'est un plan de reprise complet de la raffinerie de Petit-Couronne", qui prévoit notamment "la reprise de la totalité du personnel", sauf une soixantaine de salariés qui veulent prendre leur retraite, a expliqué à l'AFP le consultant Michel Billard de la Motte, représentant du groupe égyptien. L'offre concerne aussi une société implantée en région parisienne, qui détient des participations dans des oléoducs et des dépôts pétroliers, a-t-il précisé, évoquant également "un plan de recrutement et de formation".

L'énergéticien égyptien maintiendra son offre de reprise même dans le cas où l'Etat français n’accéderait pas à sa demande de prise de participation, précisé le représentant français du groupe. "l'offre sera maintenue si l'Etat refuse", a ainsi déclaré Michel Billard de la Motte. Une source gouvernementale a confirmé à l'AFP qu'une offre égyptienne avait été déposée et qu'elle "avait le mérite d'être considérée". Elle figure d'ailleurs parmi les deux offres jugées "sérieuses et financées". Tout comme l'investisseur suisse Terrae. "Le gouvernement a accompagné ces repreneurs et poursuit ses efforts au côté des industriels de manière à rendre possible la reprise de la raffinerie de Petit-Couronne autour d'un projet industriel durable garantissant la sauvegarde des emplois et les capacités de raffinage françaises", a précisé mardi soir le ministère dans une déclaration à l'AFP.

"Il faut deux choses : beaucoup d'argent et du pétrole"

"Pour reprendre une raffinerie de cette envergure, il faut deux choses : beaucoup d'argent et du pétrole. Nous sommes disponibles pour accompagner un offreur, nous l'avons dit à tous ceux qui se sont présentés", a déclaré mardi Arnaud Montebourg sur RTL. Le ministre a d'ailleurs reçu l'appui de Jean-Marc Ayrault. "Si nécessaire le gouvernement français est prêt à prendre une participation minoritaire au capital, mais je dis bien s'il y a une offre crédible qui est faite", a déclaré le Premier ministre, qui était interrogé sur le dossier Petroplus lors d'une conférence de presse à Bangkok où il achève une visite en Thaïlande. L'Etat pourrait intervenir via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) "pour boucler le plan de financement", expliquait-on lundi à Matignon.

Le contenu des offres doit être exposé aux salariés mercredi, lors d'un comité d'entreprise devant démarrer à 14h30, selon la CGT. "Cette raffinerie sert à l'avenir de la France. On nous dit que le pétrole n'a pas d'avenir. Ce n'est pas vrai. Il y en a encore pour 30 ans. Toute une génération peut en vivre encore", plaide Yvon Scornet. L'administrateur judiciaire doit transmettre les offres mercredi au tribunal de commerce qui, si les offres sont crédibles, fixera une date d'audience dans les deux à trois semaines qui viennent. Dans le cas contraire, la raffinerie sera mise en cessation d'activité à la date fixée préalablement par le tribunal, soit le 16 avril prochain.

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