« Pourquoi ce vandalisme d'État contre l'école ? » Lettre à Nicolas Sarkozy

Dans un ouvrage, Jack Lang dénonce un « vandalisme d'État contre l'école »

jeudi 18.08.2011, 05:10  - PAR MATTHIEU DELCROIX

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| ÉDUCATION |

Dans son nouveau livre, à paraître le 25 août, Jack Lang adresse une « Lettre au président de la République ».

Et pose cette question à Nicolas Sarkozy :

 « Pourquoi ce vandalisme d'État contre l'école ? »

Dans ce « livre de combat », dont nous publions ci-dessous quelques extraits en avant-première, l'ancien ministre de l'Éducation nationale dénonce la politique menée depuis 2007 et suggère des pistes pour l'avenir.

Un homme « révolté », qui pousse « un coup de gueule ».

 Tel est Jack Lang en cette rentrée 2011.

Dans un ouvrage de cent vingt pages, le député du Pas-de-Calais écrit une longue lettre au chef de l'État. « Il ne s'agit pas d'un pamphlet hostile au président de la République, c'est le procès argumenté d'une politique que je réprouve », explique-t-il. Avec ce titre choc :Pourquoi ce vandalisme d'État contre l'école ?

Dès les premières pages, il interpelle le président, à qui il enverra un exemplaire : « Je m'étais pris à rêver, au début de votre quinquennat, qu'en Président d'un style qui se voulait neuf et atypique, (...) vous inventeriez une voie originale. Je croyais alors, candidement sans doute, que vous pourriez devenir le protecteur de l'école de la République. » Force est de constater que Jack Lang a été déçu.

« Travail de sape »

L'ancien ministre de l'Éducation nationale, déjà auteur en 2008 d'une lettre à Xavier Darcos intitulée L'école abandonnée, assume ses paradoxes. Oui, il a participé au comité Balladur sur la réforme des institutions, voté la loi HADOPI et accepté des missions diplomatiques à Cuba ou en Corée du Nord. Ceci, par « souci d'assumer mes convictions profondes plutôt que de m'aligner par réflexe pavlovien sur la position d'un camp », justifie-t-il. C'est dans une démarche similaire qu'il pourfend aujourd'hui la politique éducative du gouvernement et dénonce « un travail de sape » et « une casse profondément dommageable » de l'école.

Ainsi avec la politique, qualifiée d'« infernale », de non-remplacement d'un professeur sur deux qui part à la retraite, la suppression des IUFM ou la baisse des moyens. Dans ce livre étayé, argumenté, il dresse un sombre tableau de l'école actuelle : recul des élèves français dans les classements internationaux, montée des violences dans les établissements scolaires... « La situation est très dégradée mais ce n'est pas non plus un champ de ruines » veut croire Jack Lang.

À la rentrée, le député va entamer un tour de France à la rencontre d'experts, d'enseignants, de parents d'élèves, de citoyens... De ces échanges, il souhaite tirer un « plan pour l'école du XXIe siècle », convaincu que l'éducation sera un thème central de la prochaine présidentielle.

« Je suis curieux de découvrir ce que Nicolas Sarkozy pourra proposer après ces cinq années de casse. »

Jack Lang, pour sa part, dresse déjà quelques pistes : un grand ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, une École nationale supérieure de formation des maîtres... et se dit convaincu que « la gauche aura à coeur de défendre cette question ».