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Blog de la section PS Anzin

Présidentielle : Sarkozy décroche dans les intentions de vote

30 Août 2010 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Information

Le chef de l’Etat conserve toujours un socle solide de soutiens. Mais il peine de plus en plus à rassembler au second tour.

Attention, danger. Jusqu’à maintenant, Nicolas Sarkozy était impopulaire mais résistait plutôt bien dans les intentions de vote pour la prochaine présidentielle. Ce n’est, semble-t-il, plus le cas. Le chef de l’Etat serait très sèchement battu au second tour de ce scrutin par Martine Aubry (53 % des voix contre 47 %) et écrasé par Dominique Strauss-Kahn (59 % contre 41 %), selon une enquête TNS-Sofres Logica pour « Le Nouvel Observateur » publié jeudi. Des écarts sans précédent dans ce type de sondage : l’occupant de l’Elysée était crédité jusqu’alors de 48 % face à la première secrétaire du PS et au directeur général du FMI. Même François Hollande, selon TNS-Sofres, ferait jeu égal avec Nicolas Sarkozy qui, maigre consolation, battrait d’une courte tête son adversaire de 2007, Ségolène Royal (51 % contre 49 %).

Les responsables de la majorité considéraient le score de 48 % attribué jusqu’alors au président sortant comme plutôt encourageant dans le contexte actuel de crise et de défiance de l’opinion. Les résultats de l’enquête de TNS-Sofres devraient les alarmer. Certes, le chef de l’Etat réaliserait encore un bon score au premier tour en arrivant en tête avec de 26 à 29 % des suffrages en fonction du candidat socialiste. Un résultat d’autant plus méritant que le sondage a été effectué avec les candidatures de Dominique de Villepin (entre 6 et 8 % des voix) et d’Hervé Morin (de 1 à 2 %). Comme le montre toutes les études d’opinion, Nicolas Sarkozy conserve toujours un socle solide de soutiens. Mais il peine de plus en plus à rassembler au second tour. Les électeurs de François Bayrou au premier tour (entre 6 et 7 %) « se reporterait majoritairement sur Dominique Strauss-Kahn au second », indique Carine Marcé, de TNS-Sofres. « Tout comme la moitié de ceux ayant choisi Dominique de Villepin et un tiers de ceux ayant voté Marine Le Pen. »

Calmer un peu le jeu
L’offensive sécuritaire lancée cet été par le chef de l’Etat ne semble pas lui permettre de capter comme espéré les voix des électeurs du Front national. Et elle lui aliène, en revanche, le soutien d’une bonne partie de l’électorat de centre droit. « Nicolas Sarkozy a eu tort de programmer l’agenda médiatique des dix-huit prochains mois sur le thème des insécurités, à un moment où, au sortir de la crise, la thématique qui importe aux Français n’est pas celle-là, mais est celle des injustices, estime le sociologue Denis Muzet. Et sa stratégie de présence là où les problèmes d’insécurité se posent, si elle a fonctionné entre 2003 et 2008, ne fait plus aujourd’hui recette. Elle exacerbe, au contraire, le sentiment d’insécurité », ajoute-il. Dans un sondage Ipsos pour « Le Point », publié jeudi, seuls 44 % des personnes interrogées contre 55 % font confiance au président pour lutter contre l’insécurité.

Est-ce ce décrochage qui a conduit Nicolas Sarkozy à calmer un peu le jeu mercredi, comme François Fillon la veille ? En Conseil des ministres, le chef de l’Etat a demandé à ses troupes de « redoubler de dialogue, de pédagogie, face aux inquiétudes et interrogations » et de « redoubler de courage » face « aux critiques, souvent excessives et infondées », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. « Nous ne céderons pas à ceux qui cherchent la polémique systématique et nous ne devons pas tomber dans une confrontation stérile », a prévenu Nicolas Sarkozy, pour qui la rentrée s’annonce au fil des jours de plus en plus difficile.

STEPHANE DUPONT pour Les Echos

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