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Blog de la section PS Anzin

Retraites: La gauche veut un référendum

30 Mai 2010 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Information

Retraites: La gauche veut un référendum

Pour contrer la fin des 60 ans, les socialistes et leurs alliés rêvent d’en appeler au peuple. 

Paru dans leJDD aubry et mauroy

 

Il y a tout juste cinq ans, les Français disaient non au traité constitutionnel européen. Diront-ils bientôt non à la fin de la retraite à 60 ans programmée par Nicolas Sarkozy? C’est le rêve d’une partie de la gauche qui demande un référendum sur la question. Ségolène Royal a dégainé vendredi matin sur RTL: "Il faudra demander la consultation des Français et, pourquoi pas, un référendum." Pierre Mauroy est sur la même ligne: "Il faut une mobilisation qui monte, des parlementaires qui sont décidés et qui se battront… Et pourquoi pas un référendum?"

L’ancien Premier ministre de François Mitterrand se souvient avec nostalgie du climat qui régnait quand fut décidée la retraite à 60 ans: "C’était l’explosion sociale, les ouvriers qui étaient usés à 62 ou 63 ans attendaient ça comme le Messie." Le père de Jean-Pierre Mignard était ouvrier et "n’en pouvait plus de travailler à 60 ans". Pour l’avocat, "l’âge légal est une question importante pour la vie des gens, l’idée d’un référendum n’est pas absurde et si, un jour, il y avait un blocage, c’est même une question qui se justifierait".

Pierre Moscovici, radicalement hostile

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, est, lui aussi, plutôt favorable à cette idée: "Ça ne me dérange pas qu’on fasse un référendum. Mais le sujet est complexe et ne doit pas être livré à la démagogie. Il faut donc poser la vraie question: peut-on remettre en cause le droit pour ceux qui ont commencé à travailler tôt et ont un métier pénible de partir à 60 ans? "Le député de Paris Christophe Caresche rejoint son maire: "Ce ne serait pas illogique, Nicolas Sarkozy a lui-même reconnu en 2008 qu’il n’avait pas de mandat pour le faire."

François Lamy, le bras droit de Martine Aubry, n’est culturellement pas "trop fan" des référendums, mais il convient que sur cette question il pourrait être utilisé: "Pourquoi pas? C’est une arme." Pierre Moscovici y est, lui, radicalement hostile: "La question est trop complexe pour la soumettre à référendum. Je suis un parlementariste viscéral." A la gauche du PS, on ne veut pas encore enterrer la mobilisation sociale. On veut croire, comme les syndicats, qu’un scénario à la CPE est possible, qui verrait la rue empêcher le gouvernement, même après le vote de la loi. "Le débat va durer, souligne Razzy Hammadi, secrétaire national aux services publics. Il n’y a aucune nécessité de faire du référendum une revendication immédiate, mais, oui, il n’y a aucune raison de l’exclure à terme."

Mélenchon: "La question des retraites justifie l’organisation d’un référendum"

Henri Emmanuelli ne peut croire que le chef de l’Etat acceptera cette votation: "Jamais ils ne feront cette bêtise, ils savent qu’ils perdront. Je ne suis pas contre l’idée d’un référendum, mais elle n’est pas programmée." Dans le reste de la gauche, l’idée d’une consultation populaire fait déjà son chemin. La patronne des Verts, Cécile Duflot, est favorable à cette "appropriation collective": "Oui, il faut consulter les Français. La question des retraites n’est pas qu’un débat technique, c’est un débat de société. Il faudra parler des temps de vie, de la répartition entre les temps de scolarité, de formation, de travail et de retraite. Il faut renverser la logique. Aujourd’hui, les retraites sont vécues comme un coût, on ne parle jamais de l’apport des retraités à la société."

Le leader du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon se bat depuis des semaines pour cet appel au peuple: "Nicolas Sarkozy s’était engagé à ne pas remettre en cause la retraite à 60 ans, les Français l’ont cru en 2007, ils doivent donc décider. La question des retraites justifie l’organisation d’un référendum, il y a eu une telle consultation populaire en Islande sur le remboursement de la dette aux banques ou en Uruguay sur l’eau." Mélenchon, héros du non en 2005, se verrait bien refaire le tour de France. Le député européen a fêté cet anniversaire, hier, à Montpellier puis à Toulouse. En espérant que ça recommence.

Les ténors socialistes étaient réunis samedi soir pour la convention du PS pour un développement économique social et écologique. (Reuters)

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