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Blog de la section PS Anzin

Sarkozy : Le Nucléocrate !

4 Mai 2011 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Mensonges Sarko

A Gravelines, Sarkozy défend l’atome

Énergie. Le Président a tenu à rassurer, hier, dans la plus grande centrale d’Europe, le milieu nucléaire.

Envoyé spécial à Gravelines Grégoire Biseau

Nicolas Sarkozy en visite dans la centrale nucléaire de Gravelines, le 3 mai 2011.

Nicolas Sarkozy en visite dans la centrale nucléaire de Gravelines, le 3 mai 2011. (AFP Denis Charlet)

 

En matière de nucléaire, Nicolas Sarkozy peut au moins se prévaloir d’une incontestable constance : nucléocrate il était, nucléocrate il reste.

Et ce n’est pas la catastrophe japonaise de Fukushima qui y change quoi que se soit. Hier, à l’occasion d’une visite au pas de charge (comme il se doit) à la centrale de Gravelines (Nord), le Président, accompagné de Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Ecologie, et d’Eric Besson, le ministre de l’Industrie, est venu «manifester la confiance des Français et de la France dans la filière nucléaire […] face au manque de sang-froid de tant d’observateurs».

Sous un ciel bleu impeccable, ils sont plusieurs centaines d’agents d’EDF et de sous-traitants, rassemblés devant la porte de la plus grande centrale nucléaire d’Europe (six réacteurs qui font travailler jusqu’à 5 000 personnes pendant les périodes de maintenance), à écouter ce qu’ils voulaient entendre. «Moi je suis là, pour entendre le Président nous dire que le nucléaire ça marche, car c’est notre gagne-pain» , confie juste un salarié de GDF-Suez, sous-traitant de la centrale. Cinq minutes plus tard la parole présidentielle est au rendez-vous : «On continuera à investir dans le nucléaire. Décider d’un moratoire est une position incompréhensible, c’est attendre que le ciel nous tombe sur la tête, c’est un choix moyennâgeux.»

 La chancelière allemande, Angela Merkel, qui a choisi d’accélérer la sortie du nucléaire à la suite de la catastrophe de Fukushima, appréciera le propos. Et comme pour prendre les devants d’une possible polémique avec Berlin, le chef de l’Etat corrige : «Je ne suis pas là pour juger ce qui se passe en Allemagne ou en Italie [Rome a repoussé un référendum sur le nucléaire initialement prévu en juin, ndlr].»

Une demi-heure plus tard, dans le gymnase de Gravelines, à l’occasion d’une table ronde sur la politique énergétique française, le chef de l’Etat en appelle une nouvelle fois au «calme». Car pour lui, «Fukushima n’est pas un accident nucléaire» , comme a pu l’être «Tchernobyl». Et de s’interroger à haute voix : «Je me demande parfois si on raisonne.» Présent, le patron d’EDF, Henri Proglio, est évidemment tout miel, à l’écoute de cet irrésistible plaidoyer pour l’atome français. Et ce n’est pas l’avertissement présidentiel qui va le troubler outre mesure : si une centrale montre, à l’issue de l’audit (dont les conclusions sont attendues pour la fin de l’année) «une faiblesse», elle sera arrêtée, a confirmé, hier, Nicolas Sarkozy.

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