Signes religieux dans les services publics : la nouvelle croisade de Guéant

24 Mars 2011 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Ump

À trois jours du second tour des cantonales, le ministre de l'Intérieur durcit un peu plus le ton sur le sujet de la laïcité. Un gros clin d'oeil aux électeurs du FN ?

Nouveau pavé dans la mare lancé par Claude Guéant sur la scène politique intérieure française.

Après avoir suscité une vive polémique en parlant "d'immigration incontrôlée" trois jours avant le premier tour des élections cantonales, le ministre de l'Intérieur revient sur le terrain de la laïcité et de la place de la religion de la société française... à trois jours du second tour des cantonales et à quelques jours du lancement du très controversé débat sur l'islam et la laïcité par l'UMP.

Interrogé sur ce débat organisé le 5 avril, Claude Guéant a indiqué jeudi matin qu'il souhaitait interdire aux usagers des services publics - et non plus seulement à leurs agents - de "porter des signes religieux" ou de "manifester une préférence religieuse".

(Source : i-Télé et Radio Classique / Fred Lille)

"Les agents des services publics évidemment ne doivent pas porter de signes religieux, manifester une quelconque préférence religieuse, mais les usagers du service public ne doivent pas non plus", a-t-il déclaré sur i-Télé et Radio Classique.

"Par exemple, on sait qu'à l'hôpital il y a un certain nombre de personnes qui refusent, pour des femmes, des soins prodigués par des hommes. Eh bien, ce n'est pas admissible", a estimé le ministre.

"Il ne faut pas une loi, il n'est pas question de faire des lois, il suffit de décrets parfois ou d'instructions", a-t-il dit.

L'entourage du ministre a précisé ensuite que les déclarations de Claude Guéant concernaient surtout l'hôpital ou l'école.

Le ministre de l'Intérieur semble revenir sur un sujet... déjà tranché. Une circulaire du 2 février 2005 détaille déjà les règles en vigueur au sujet de la laïcité dans les établissements de santé.

Cette sortie de Claude Guéant ne semble pas dénuer d'arrières pensées électorales : après la déroute de l'UMP au premier tour des cantonales, elle vise peut-être à donner des gages à l'électorat du FN.