Un "écran de fumée pour protéger Woert"
Epinglés par la presse, visés par les critiques à mots couverts d’un Nicolas Sarkozy annonçant un remaniement pour l’automne, les secrétaires d’Etat Alain Joyandet et Christian Blanc ont annoncé ce dimanche leur démission du gouvernement. Les réactions ont fusé de tous bords, avant même que Luc Chatel n'ait eu le temps d'annoncer que la demande venait de Nicolas Sarkozy et François Fillon.
RÉACTIONS - Après les démissions de Joyandet et Blanc, la gauche se demande pourquoi d'autres ministres touchés par des polémiques, comme Rama Yade, Fadela Amara et surtout Eric Woerth, ne quittent pas le gouvernement.
Le porte-parole du parti socialiste, Benoît Hamon, a déclaré lundi matin dans Le Parisien que ces démissions sont le signe d' «une grave crise gouvernementale». «Aux yeux des Français, ce gouvernement n'est pas légitime pour se placer au-dessus des intérêts particuliers», estime-t-il.
«Pourquoi ces deux là? Pourquoi pas les autres, dont les noms sont cités dans des abus divers et nourrissent le feuilleton d'une décomposition générale?», s'est également interrogé le leader du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon. «Si le président pense que ce délestage suffira, il se trompe (…) La situation est en train d'échapper à son contrôle. Bientôt, pour que les uns ne partent pas sans les autres, le mot d'ordre deviendra ‘qu'ils s'en aillent tous'!»
Dans un communiqué, le secrétaire national du PS, Jean-Christophe Cambadélis , a estimé que ces démissions «posent plus de problèmes qu'elles n'en résolvent». «Soit la démission des deux ministres est une tentative de l'Elysée de jeter du lest, c'est tardif et pose plus fortement la question d'Eric Woerth. Soit ces démissions sont ‘spontanées' et c'est l'image d'un délitement qui appelle à un changement de gouvernement.»
Discours similaire de la part du député vert Noël Mamère: «Ce sont des démissions sur commande.
Enfin, le président de la République et le premier ministre ont pris la mesure des dégâts qu'ont entraînés les attitudes de ces ministres». Mais «il en reste encore d'autres. Ces démissions tardives ne mettront pas un terme à cette atmosphère délétère, pour ne pas dire pourrie, qui règne dans le pays».
De son côté, Eddie Ait,secrétaire national du Parti radical de gauche est allé un peu plus loin dans la critique en demandant des élections législatives anticipées.
«Je demande que le président de la République procède à la dissolution de l'Assemblée nationale.
Les Français doivent retourner aux urnes pour sanctionner ce gouvernement moribond. Un gouvernement qui est déjà condamné moralement par tous»
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