Nicolas Sarkozy accumule les incidents diplomatiques et les humiliations !

30 Mai 2009 , Rédigé par Pressoir.josé Publié dans #Information

Nicolas Sarkozy et le Monde

Nicolas Sarkozy et le Monde - une caricature d'après Chaplin - le Dictateur - Montage RichardTrois

Nicolas Sarkozy est décidément fâché avec la diplomatie.

On a appris, en effet, ce vendredi par Le Monde que Nicolas Sarkozy a décidé, mercredi matin, d'annuler la visite d'État qu'il devait effectuer en Suède, mardi 2 juin.
L'annulation est présentée par l'Elysée comme étant due uniquement à «des problèmes d'agenda ». Le palais considère sans doute cette excuse comme étant diplomatiquement acceptable par la Suède, et la justifie par la nécessaire préparation de sa rencontre avec Barack Obama le 6 juin. Pourtant Jean Quatremer, le correspondant à Bruxelles de Libération en donne une lecture très différente et très bien informée. Jean Quatremer explique sur son blog qu'il s'agit là d'un « incident diplomatique grave, quelques semaines avant le début de la présidence suédoise de l'Union européenne qui débute le 1er juillet ».

Si Nicolas Sarkozy a choisi de vexer les Suédois, c'est tout simplement qu'il n'a pas apprécié que le Premier Ministre suédois le contredise sur la place de la Turquie en Europe, dans un entretien publié par le Figaro du 25 mai et intitulé « L'UE a besoin de la Turquie pour peser dans le monde ». Dans cette interview Carl Bildt explique que « l'Europe a un intérêt stratégique de premier ordre à ce que la Turquie s'oriente vers elle. Si nous fermions la porte à la Turquie, nous encouragerions les tendances nationalistes (...) et nous enverrions un signal très négatif au reste du monde ».

Une déclaration qui comme l'explique J. Quatremer n'a rien de provocateur et reflète la position de « la quasi-totalité des pays de l'Union » qui « ont même rappelé il y a quelques jours Paris à ses engagements ».

Ce que Jean Quatremer oublie aussi, charitablement, de rappeler c'est que les premiers contacts avec Nicolas Sarkozy n'ont pas laissé que de très bons souvenirs aux responsables suédois.
Il révélait lui-même en novembre 2007, sur son blog toujours très bien informé que Nicolas Sarkozy avait choqué les premiers ministres irlandais puis suédois, en s'étant, d'après ses sources, livré à une véritable diatribe anti-musulmane devant ses invités :
un monologue confus d'une vingtaine de minutes, « dans un langage très dur, très familier, choquant pour tout dire», contre le « trop grand nombre de musulmans présents en Europe » et leurs difficultés d'intégration.
Jean Quatremer écrivait alors ses interlocuteurs avaient retiré de leur entretien « la désagréable sensation que Sarkozy, non seulement avait un sérieux problème avec les musulmans, mais avait du mal à maîtriser ses nerfs. »

Si cet incident diplomatique avec la Suède était le premier et le seul, il ne choquerait peut être que les Suédois et passerait sans doute inaperçu en France.

Mais Nicolas Sarkozy accumule les incidents beaucoup plus vite que les succès diplomatiques, donnant mois après mois une piètre image de la France.

Cette semaine, il a aussi réussi à se mettre à dos rien de moins que la Reine d'Angleterre, vexée et furieuse de ne pas être invitée à la cérémonie de commémoration du Débarquement en Normandie.
Précédemment, c'était au tour du Premier Ministre espagnol faire les frais de l'ironie mal venue de Nicolas Sarkozy qui expliquait que M. Zapatero "n'est peut-être pas très intelligent. Moi, j'en connais qui étaient intelligents et qui n'ont pas été au second tour de la présidentielle". Des propos qui ont heurté et provoqué une vive polémique en Espagne comme en France.

Des propos semblables à l'égard de Barack Obama ont laissé des traces. Le Magazine Time écrivait ainsi le 18 Avril dernier :

« La marche triomphante du président français vers l'Elysée était pavée de la promesse d'ignorer les formalités. A mettre à son crédit, ce style lui a permis quelques victoires réformistes sur le plan national. Mais ces rodomontades peu diplomatiques peuvent aussi lui causer des problèmes - particulièrement quand il raconte des grossièretés sur les autres chefs d'Etat. (...)
C'est exactement ce qui s'est passé cette semaine quand le quotidien Libération a révélé que Nicolas Sarkozy avait délivré des propos incroyablement médisants à propos de plusieurs chefs d'Etat étrangers, y compris le Président Barack Obama. Sur des sujets tels que les efforts de l'Europe pour combattre le réchauffement climatique et dans son appel à créer un monde sans armes nucléaires, Sarkozy aurait dit qu'Obama était bien naïf. (...) »

Mais c'est l'attitude du Président Français lors de la crise géorgienne qui a encore plus gravement miné le crédit de la France auprès de l'Administration US. Ce qui le plus fortement déplu à Washington, c'est lorsque Nicolas Sarkozy a accusé « George Bush, son ami devenu si encombrant, de ne pas l'avoir soutenu » dans le conflit géorgien. Or d'après les américains George Bush a, au contraire, fermement soutenu et encouragé Nicolas Sarkozy au cours d'un entretien téléphonique.
La "contre-vérité" provoque un autre incident diplomatique et amène l'administration américaine à convoquer l'ambassadeur de France à Washington. Vincent Jauvert, grand reporter au Nouvel Observateur cite à ce propos un proche de l'équipe Obama : «Nous commencions à peine à prendre les rênes et voilà ce que nous avons trouvé en haut du dossier Sarkozy : l'affaire du coup de fil à Bush, Cela ne nous a pas vraiment mis en confiance.»

En Afrique, on se souviendra aussi très longtemps du détestable Discours de Dakar selon lequel l'Homme Africain ne serait « pas entré dans l'Histoire » et autre joyeusetés.
Le pire à mon sens est que Nicolas Sarkozy ne se contente pas d'humilier, de vexer ses partenaires chefs d'Etat et de gouvernement.

Ce sont les peuples étrangers qu'il humilie. C'est autrement plus grave pour notre avenir.

Bonus : la moustache et les exactions en moins, je trouve que cette "Globe Dance" va comme un gant à Nicolas Sarkozy.

EDIT 30/05/2009 9h11 :
Une petit mot pour toutes celles et tous ceux qui de bonne ou de mauvaise foi, ne comprennent pas la référence à la danse avec le Globe de Chaplin.
Il ne s'agit pas de dire que Nicolas Sarkozy est un dictateur. Il se trouve que cette danse avec le monde qui lui éclate à la figure est fort à propos et résume très bien le personnage.
Tout comme la manière qu'il a de vouloir être "maître du monde ", référence à la ridicule compétition de cour d'école avec Obama, qui n'a rien demandé.