Bartolone: Duflot, "pas en position de soumission"

Après un bref et médiatique café avec Cécile Duflot, invitée de l’Université d’été du PS, Claude Bartolone, soutien de Martine Aubry, a évoqué le discours de la secrétaire nationale des Verts.


Comment appréciez-vous le discours de Cécile Duflot, dans le cadre de l’atelier "Penser l’avenir"?
Il me convient parce qu’il correspond à la tonalité que nous avons voulu donner à cette université. D’abord on discute du projet, pour voir les points qui paraissent important. Un projet alternatif, sur la question environnementale et sur une nouvelle donne économique et sociale. Et son discours complète le propos de Martine Aubry: l’Université d’été ne se focalise pas sur le mécano électoral mais sur les points qui permettaient la rencontre entre les uns et les autres. En plus, Cécile Duflot a eu l’intelligence de trouver les bons mots vis-à-vis des socialistes, en disant: "Je ne viens pas dans une position dominante et je vous demande d’en faire autant, je sais ce que vous représentez dans l’Histoire, mais maintenant, c’est une nouvelle étape à laquelle on veut s’atteler ".
Dans son discours, elle n’a pas fait de cadeau aux socialistes …
Je n’ai pas eu cette impression. Chacune des organisations a envie de défendre ses idées, c’est normal. Mais je trouve qu’elle a indiqué de manière très humaine et très intelligente aux militants socialistes les points de divergences et de convergences. J’ai même trouvé un certain plaisir chez elle à vouloir montrer qu’elle est capable de tout dire, qu’elle n’est pas dans une position de soumission. Elle arrive avec le mandat des Verts, les idées des Verts, le projet des Verts, le score des européennes.
Les pierres de la "Maison commune", chère à Martine Aubry, ont l’air loin d’être posées, surtout avant les régionales…
Je ne suis pas d’accord. Regardez, tout le monde était présent. Il y avait Cécile Duflot, le PCF a envoyé Olivier Dartigolles, son n°2, alors qu’il tient ses universités d’été en ce moment. Il y avait aussi Jean-Michel Baylet pour les radicaux de gauche, ou encore des chercheurs. Franchement pour un parti qu’on disait isolé… Le PS était là à rassembler des pièces de puzzles, dont on ne sait pas encore si à un moment donné elles vont s’emboîter les unes aux autres, mais ce sont des pièces qui se rendent compte de la nécessité de présenter un paysage différent par rapport à celui de Nicolas Sarkozy.
Le moment fort de cette université, c’est aussi les annonces de Martine Aubry, vendredi…
C’est un acte politique, stratégique et personnel. Jusque-là, elle n’a pas eu l’occasion d’avoir cette fenêtre de tir politique. Elle est arrivée après le congrès de Reims, elle a remis un peu le parti au travail, et tout de suite, on a été pris dans cette élection européenne toujours désastreuse pour les socialistes. Et elle a eu l’intelligence de ne pas rajouter au désordre pendant tout l’été avec les petites phrases qu’on a entendu de-ci de-là. Elle est venue et elle a dit aux militants: "Voilà ce que je pense et voilà ce que je propose." C’était nécessaire pour éviter que ce rendez-vous ne donne le sentiment que le PS est au bord de la crise de nerf.
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