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Blog de la section PS Anzin

A Copenhague, en quête d'un Yalta climatique

6 Décembre 2009 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Information

A Copenhague, en quête d'un Yalta climatique

A la veille de l'ouverture de la conférence sur le climat, les participants se prennent à espérer un accord ambitieux.

climat-copenhague Paru dans leJDD

Une manifestation samedi à Bruxelles appelant à la mobilisation. (Reuters)

On a prié hier à Londres, lors d’un office oecuménique. Pour les humains, et pour la planète. Alors que s’ouvre demain à Copenhague la conférence des Nations- Unies sur le climat, un sentiment presque mystique s’empare des foules. Comme s’il fallait pousser collectivement les chefs d’Etat réunis dans la capitale danoise pour qu’ils puissent enfin se dépasser et parvenir à ce Yalta climatique que les scientifiques réclament depuis un quart de siècle. Pousser pour qu’au bord de la Baltique, on ne compte plus pendant dix jours, comme le réclamait hier un expert de Boston lors d’une visioconférence à la cité des sciences à Paris, qu’en "unité de Meg": du nom de sa petite fille née en 2000.

Si rien n’est fait, elle subira de plein fouet le réchauffement climatique. Elle verra la fin de la banquise, la montée d’un mètre du niveau de la mer, les guerres… Alors que l’on convoque le créateur à Londres pour sauver son oeuvre, le messie est annoncé en Scandinavie. On l’a appris vendredi, Obama sera présent à la fin de la conférence de Copenhague. Alors que, jusqu’ici, le président américain ne prévoyait qu’un timide arrêt sur la route d’Oslo où il doit recevoir son prix Nobel le 10 décembre. Un spectaculaire retournement demandé et suscité par ses alliés au premier rang desquels Nicolas Sarkozy et Gordon Brown. Et déjà, la communauté scientifique se prend à espérer: "C’est une très bonne nouvelle. S’il vient à la fin, il ne pourra pas arriver les mains vides", se réjouit ainsi Jean Jouzel, glaciologue et vice-président du Giec, ce comité d’experts qui conseille les politiques sur le réchauffement climatique.

"Le commencement d’une gouvernance mondiale"

Les Etats-Unis se sont dits prêts à payer "leur juste part" du plan d’aide annuelle de 10 milliards de dollars aux pays en développement pour les aider à lutter contre le réchauffement climatique qui devrait être adopté à Copenhague. Une manière de compenser leurs faibles objectifs en matière de diminution des émissions de gaz à effet de serre. Jean Jouzel espère l’annonce de « mécanismes hors frontières en terme de diminution de gaz à effet de serre » et table même sur un effet domino. Pourquoi l’Europe n’arriverait-elle pas au Danemark avec des objectifs de réduction plus importants? Pourquoi ne pas viser à présent la fourchette haute de la conférence de Bali qui prévoyait des objectifs de réduction pour les pays industrialisés compris entre moins 25 et moins 40 % en 2020 par rapport à 1990?

"Copenhague sera peut être le commencement d’une gouvernance mondiale", espère Serge Orru, directeur général du WWF France. Une gouvernance coopérative, dans laquelle chaque Etat jouerait avec les autres, et accepterait d’être soumis à l’intérêt collectif. Dans cette construction, la proposition française d’une Organisation mondiale de l’environnement, organisme de contrôle, et peut-être de sanction, qui superviserait la mise en oeuvre des engagements de Copenhague, est déterminante. Le nouvel ordre mondial, espéré après la chute du communisme, attendu avec la crise financière, est devenu indispensable par la crise climatique, vitale pour l’humanité.

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