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Blog de la section PS Anzin

A mi-mandat,l'horizon de Sarkozy s'obscurcit

9 Octobre 2009 , Rédigé par Frédéric Debeffe Publié dans #Information

A mi-mandat, l'horizon de Nicolas Sarkozy s'obscurcit

 

 

Nicoals Sarkozy le 7 octobre 2009 à l'Elysée
© 2009 AFP (Eric Feferberg)

Chômage persistant, explosion des déficits, frictions avec la majorité sur la réforme des collectivités locales ou la taxe carbone, polémique sur les écrits de Frédéric Mitterrand: depuis la rentrée, les obstacles s'accumulent sur la route de Nicolas Sarkozy.

Comme en résumé de cet enchaînement de difficultés, le chef de l'Etat a été atteint cette semaine sur l'un de ses "marqueurs" politiques favoris, celui de l'ouverture. Plusieurs jours de polémique l'ont contraint à intervenir en personne pour organiser la défense de son ministre de la Culture, mis en cause pour ses écrits sur ses expériences sexuelles.

La riposte télévisée de Frédéric Mitterrand, forcé de condamner en direct la pédophilie et le tourisme sexuel, aura peut-être éteint l'incendie mais la tempête devrait laisser des traces.

Le soutien des ministres au neveu de François Mitterrand a parfois semblé retenu. Quant à celui des élus de l'UMP, peu férus d'ouverture, il a paru plus qu'embarrassé. Surtout après le soutien controversé du ministre de la Culture au cinéaste Roman Polanski. "Ca nous pose clairement un problème politique", concède un proche du président.

De fait, l'affaire Mitterrand est venue s'allonger à la longue liste des tensions qui perturbent depuis plusieurs semaines les relations entre Nicolas Sarkozy et sa majorité parlementaire.

Il y eut d'abord la taxe carbone, assimilée à droite à un "nouvel impôt". Puis la réforme des collectivités locales et la suppression de la taxe professionnelle, qui suscitent la colère des élus locaux. "C'est tout de même se foutre du monde", a tempêté le maire de Bordeaux Alain Juppé. L'explosion des déficits a aussi réveillé les tenants de l'orthodoxie budgétaire.

Jusque-là, les proches de Nicolas Sarkozy refusent de s'alarmer. "Il ne souhaite pas une armée de godillots", a relevé dans Le Figaro le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant. "C'est le propre des majorités d'avaler des couleuvres", s'amuse même un autre collaborateur du président.

"La majorité est somme toute assez silencieuse", relève la députée UMP Marie-Anne Montchamp, "mais il faut faire attention aux microfissures. C'est comme pour la porcelaine, on ne les voit pas à l'oeil nu mais le jour où on met de l'eau trop chaude ou trop froide, ça casse".

D'autant que l'avenir immédiat s'annonce délicat. Comme l'a diagnostiqué lui-même le président, la crise ne sera passée que "lorsque le chômage aura cessé d'augmenter". Donc pas avant des mois. 2010 sera aussi l'année d'une réforme compliquée, celle des retraites. "Il y aura des résistances", parie-t-on dans l'entourage présidentiel.

Pour assombrir le tableau, le chef de l'Etat est aussi contrarié par la remontée de la délinquance, un des piliers de son crédit politique, et les obstacles qui se dressent sur la route de la "moralisation du capitalisme" ou de la lutte contre le réchauffement climatique limitent le bénéfice politique de son action internationale.

"Il y a une période assez difficile à passer", résume la députée UMP Chantal Brunel. François Fillon a lui-même semblé s'en inquiéter, confiant cette semaine que la fin du quinquennat se jouerait d'ici à la fin de l'année.

Traduction instantanée des soucis de l'heure, le président et son Premier ministre ont tous les deux chuté de 6 points, à 41% d'opinions positives, dans le dernier baromètre CSA publié vendredi par le quotidien Le Parisien.

Pas de quoi toutefois affoler la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy. "Le PS reste muet", se réconforte l'un de ses membres, "et il nous reste encore beaucoup de choses à faire avant 2012".

AFP
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