Algérie : une nouvelle marche samedi 19 février
Algérie : une nouvelle marche samedi 19 février
Martine Gozlan - Marianne | Dimanche 13 Février 2011 à 19:27 |
Président de la Ligue algérienne des droits de l’homme, avocat, co-fondateur de la Coordination nationale pour le Changement et la Démocratie, Mustafa Bouchachi
tire les enseignements des manifestations d’hier en Algérie et s’explique sur la stratégie discutée et adoptée ce dimanche lors de l’assemblée générale de la Coordination.
Marianne : Qu’allez-vous décider dans les jours qui viennent ?
Me Mustafa Bouchachi : Nous constatons d’abord que le pouvoir a envoyé 30 000 policiers pour empêcher les Algériens de manifester pacifiquement. Et, malgré cela, la manifestation a eu lieu. Nous maintenons le mot d’ordre la semaine prochaine. Et les semaines suivantes. Chaque samedi, nous marcherons à 11heures, à Alger, de la place du 1er Mai à la place des Martyrs. Nous devons avancer, doucement mais sûrement, comme un pays qui a connu une guerre civile. Nous ne pouvons pas adopter le modèle égyptien car il nous faut briser le mur de la peur et du silence.
Ce mur n’est donc pas brisé ?
MB : Non. Il y a eu trop de traumatismes. Y compris en janvier dernier quand les dernières révoltes se sont transformées en émeutes. Les Algériens doivent comprendre qu’il s’agit de marches pacifiques. Ces manifestations doivent délivrer un double message. D’abord en direction du peuple : la société civile doit encadrer la jeunesse algérienne, travailler à un programme politique pour demander le changement et un gouvernement de coalition. Le second message s’adresse au régime qui est affecté de toute façon par les grands mouvements qui ébranlent la région. Il ne peut plus continuer avec ce pouvoir occulte et cette démocratie de façade.
L’Algérie est traversée par toutes sortes de grèves et de révoltes. Comment faire la jonction entre la colère sociale et les manifestations politiques ?
MB : L’urgence, c’est de militer tous ensemble. Comment créer cet ensemble ? C’est ce qui a été discuté dans les coordinations et c’est le nœud du problème. Je constate qu’il n’y a pas eu jusqu’ici de concertation réelle pour parvenir à un front commun. Si toute la société civile, les syndicats, et tous les partis avaient appelé à la marche, il y aurait eu des dizaines de milliers de manifestants en dépit du déploiement policier . Or des partis politiques ont boycotté, des gens ont appelé à ne pas marcher. Si nous voulons le changement, il faut que nous, Algériens, passions à la vitesse supérieure, il faut que nous arrivions à penser nos forces ensemble. Nous marcherons donc samedi prochain, et nous ferons tout pour que cette manifestation soit le début de l’unité qui nous sauvera.
Marianne2.fr
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article