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Blog de la section PS Anzin

Chirac, les raisons d'un verdict

15 Décembre 2011 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Justice-Sécurité

Le Point.fr - Publié le 15/12/2011 

L'ancien président de la République a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Un verdict rude mais justifié.

Jacques Chirac.

Jacques Chirac. © AArsov / Sipa

 

Par

 

L'épilogue est à la fois triste et heureux.

Qu'un ancien chef de l'État français soit condamné à une peine de prison de deux ans avec sursis peut paraître désolant pour la fin de vie d'un homme malade, devenu si sympathique à tant de Français. Mais que la justice ait pu passer, malgré le prestige du prévenu, est réconfortant pour la bonne marche des institutions. Les délais ont été beaucoup trop longs, mais les causes en sont connues : d'une part, les dispositions constitutionnelles mettent à l'abri de toute procédure judiciaire le président de la République pendant toute la durée de son ou ses mandats.

Or Jacques Chirac est resté 12 ans à l'Élysée.

Il a, d'autre part, prolongé ensuite les opérations par des manoeuvres de procédures toutes destinées à retarder au maximum le cours de la justice. Malgré tous ces obstacles, les magistrats ont pu achever leur travail et infliger à un ancien président une peine plus que symbolique (par contraste, ses ex-directeurs de cabinet, considérés comme des lampistes, n'ont écopé que de quelques mois de prison avec sursis).

Le parquet déjugé

Le jugement peut paraître dur. Mais, là aussi, il s'explique. La cour aurait pu être plus clémente si l'attitude du parquet n'avait été aussi provocatrice : il avait demandé la relaxe avec des arguments si dérisoires de non-culpabilité qu'ils avaient fait pouffer de rire à l'audience. Les juges ne pouvaient qu'être agacés par cette attitude ridicule, humiliante pour la justice et vexante pour les professionnels qui ont dû l'écouter.

Les magistrats du siège n'ont donc eu aucune clémence.

Quelles que soient les circonstances un peu pénibles de ce jugement, c'est un jour historique pour la justice française. Nos moeurs politiques, si volontiers brocardées pour leur indulgence coupable à l'égard des puissants, ne peuvent qu'en profiter. La notion d'impunité va reculer. L'exemple sera venu du sommet. À tous les niveaux inférieurs, plus personne ne pourra se sentir à l'abri ou protégé par la main de l'hôte de l'Élysée, désormais un justiciable presque comme un autre. Reste à modifier les règles qui font juger des affaires aussi longtemps après qu'elles ont surgi. On se rapprocherait ainsi encore un peu plus des pratiques de nos voisins les plus démocratiques.

Encore un effort...

 

N’oubliez pas qu’il y a aussi Karachi et Arabie Saoudite, les frégates de Taiwan, les tam-tam africains ! A suivre.

Puissent les juges chargés de l'affaire des rétro-commissions de Karachi être, par ce jugement, encouragés dans la poursuite de leurs investigations !

 

 

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