Débat UMP: Copé et Fillon jugés par les socialistes

Débat UMP: Copé et Fillon jugés par les socialistes

Par Thierry Dupont,

Ce jeudi soir, François Fillon et Jean-François Copé, qui s'affrontent pour la présidence de l'UMP, débattront sur France 2. L'Express a demandé à des proches de François Hollande et de Martine Aubry d'évaluer les qualités de chacun dans cet exercice.

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UMP - Qui est le meilleur dans l'exercice du débat télé: Francois Fillon ou Jean-François Copé? L'Express a demandé à des proches de Martine Aubry et de François Hollande.

AFP/DENIS CHARLET

Face à face. Enfin. Ce jeudi soir, François Fillon et Jean-François Copé, concurrents pour la présidence de l'UMP, se retrouvent sur le plateau de l'émission de France 2, des Paroles et des actes. Entre l'ex-Premier ministre champion des sondages et le secrétaire général du parti, qui se veut le candidat des militants, l'affrontement devrait rester policé: tout deux ont à coeur de montrer l'unité de l'UMP.

Pour Copé, pourtant, l'occasion est belle d'infléchir une tendance qui, depuis des mois, le donne perdant. D'autant que le maire de Meaux est à l'aise dans ce genre d'exercice. Il l'avait montré face à François Hollande le 15 mars dernier, sur le même plateau: multipliant les attaques, il avait plusieurs fois acculé dans les cordes le socialiste. "Copé possède une pugnacité indéniable qui peut cependant tourner à l'agressivité. On peut jouer là-dessus pour le pousser à la faute", se rappelle un membre éminent de l'équipe de campagne du candidat PS. S'il connait bien ses dossiers, le maire de Meaux pêcherait parfois par un excès d'assurance confinant à l'arrogance.

Copé abuse des "gimmicks"

Dans l'entourage de Martine Aubry, qui a déjà affronté chacun des deux responsables UMP, on salue aussi les qualités de débatteur de Copé. "Il est habile et assez pédagogue, ses arguments sont bien rôdés, note le député socialiste Jean-Marc Germain. Mais Copé abuse des gimmicks comme 'un jour, j'ai rencontré un homme ou une femme qui m'a raconté telle histoire'. Du coup, il apparait comme un politicien qui cherche à vous embobiner."

L'ancien directeur de cabinet de la maire de Lille n'a en revanche pas été impressionné par François Fillon, lors de son face-à-face avec Martine Aubry le 2 février dernier. "Il était plutôt sur la défensive. Avec une certaine assurance, il s'employait à noyer le débat dans des tonneaux de chiffres. Ma crainte était de voir les téléspectateurs décrocher", se rappelle Jean-Marc Germain.

Mettre à jour les contradictions de Fillon

Délaissant l'économie, l'ex-patronne du PS avait en fin d'émission cherché à déstabiliser celui qui était alors Premier ministre sur les questions de société. "En l'attaquant sur les discours de Dakar et de Grenoble de Nicolas Sarkozy, nous voulions révéler au grand jour les contradictions de Fillon, montrer que celui qui se présente comme un séguiniste, un gaulliste social, est en fait un libéral 'réac'", estime Jean-Marc Germain. A en croire le député des Hauts-de-Seine, la tactique avait payé: quelques semaines après le débat avec Martine Aubry, la cote de popularité de Fillon perdait dix points. Jean-François Copé sait ce qu'il lui reste à faire.