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Blog de la section PS Anzin

Martine Aubry, vainqueur à l'applaudimètre du congrès du parti socialiste à Toulouse

28 Octobre 2012 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Parti Socialiste

Martine Aubry, vainqueur à l'applaudimètre du congrès du parti socialiste à Toulouse

Le Monde.fr |               

Par Bastien Bonnefous (A Toulouse, envoyé spécial)

      

 

           

 

Martine Aubry, le 27 octobre à Toulouse

 

A l'applaudimètre, Martine Aubry l'a emporté haut la main. Samedi 27 octobre, au deuxième jour du congrès de Toulouse, la maire de Lille et première secrétaire sortante du PS, a été la dirigeante socialiste la plus acclamée par les militants qui, enfin, avaient empli la salle du Parc des expositions.

Elle a été davantage ovationnée que le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, et son discours républicain intransigeant ; que le ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, et son discours anti-crise ; que le ministre délégué à l'économie sociale et solidaire, Benoît Hamon, et son discours très ferme sur les valeurs de gauche. Mieux, Mme Aubry a été plus applaudie que Jean-Marc Ayrault lui-même, arrivé au congrès quelques minutes avant son intervention.

"NOUS AVONS TOUT GAGNÉ"

Ceux qui attendaient un discours d'adieu de la part de celle qui a quitté de manière expresse la tête du PS depuis le 13 septembre, en ont été pour leurs frais. Ni adieu, ni au revoir et encore moins d'auto-critique. Au contraire, son discours de près d'une heure a été celui d'une "militante" qui, sur plusieurs points, a même semblé prendre date pour l'avenir.

Au moment où l'entourage de Harlem Désir critique déjà à mots couverts son héritage – en expliquant que "le parti sous Martine n'a pas autant travaillé qu'elle veut bien le dire", raille un responsable – la maire de Lille a défendu fièrement son bilan. "Rappelez-vous après le congrès de Reims (en 2008 – NDLR), c'était la catastrophe !", a-t-elle lancé à la tribune. Quatre ans plus tard, "nous avons tout gagné : les cantonales, les régionales, le Sénat, la présidentielle et les législatives !".

 

Martine Aubry, le 27 octobre à Toulouse

 

"RESTER SUR L'ESSENTIEL : L'EMPLOI, L'EMPLOI, L'EMPLOI !"

A ceux qui dénoncent le "verrouillage" du mode de désignation de son successeur Harlem Désir, elle a rétorqué "préférer que l'on ait choisi un premier secrétaire sur une ligne plutôt que de se mettre d'accord à quelques-uns dans le dos des militants". Harlem Désir n'avait pas ses suffrages pour lui succéder, elle plaidait pour Jean-Christophe Cambadélis ? Qu'importe, officiellement, la maire de Lille est "heureuse" du dénouement car M. Désir est "avant tout un militant" et "un grand européen". Jean-Marc Ayrault lui a été préféré par François Hollande pour s'installer à Matignon ? Promis, juré, elle n'en garde aucune blessure. Au contraire, elle est désormais "le principal soutien" du premier ministre, cet "honnête homme", c'est-à-dire "un homme de gauche qui est droit".

Au-delà des amabilités et des soutiens d'usage, Mme Aubry a néanmoins pris soin d'enfoncer également quelques coins dans l'action gouvernementale. Elle a rappelé l'engagement du PS et du couple exécutif à faire voter le non-cumul des mandats, le droit de vote pour les immigrés ou le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels. Autant de réformes qui sont de véritables marqueurs de gauche lui valant à chaque fois les vivats de la salle. Au gouvernement, l'ancienne n°2 de l'équipe Jospin en 1997 a conseillé de "rester sur l'essentiel : l'emploi, l'emploi, l'emploi !", invitant par ailleurs M. Ayrault à expliquer davantage sa réforme fiscale qui "n'est pas du matraquage, mais du rattrapage".

"Il y avait une interrogation : en quoi Martine Aubry peut-elle être utile ?", a commenté après coup Christophe Borgel, un des proches de l'ancienne première secrétaire. "En une intervention, en défendant la politique gouvernementale et en étant une voix avisée sur un certain nombre de grands débats, Martine Aubry a montré comment elle pourrait être utile au pays. Sans pour autant chercher à se distinguer", a-t-il estimé. Sauf à l'applaudimètre qui, dans une démocratie d'opinion, est un atout toujours bon à prendre.

Bastien Bonnefous (A Toulouse, envoyé spécial)

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