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Blog de la section PS Anzin

Grève des routiers: Peut-on encore désamorcer la bombe?

7 Décembre 2009 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Information

Grève des routiers: Peut-on encore désamorcer la bombe?
Créé le 07.12.09
Une opération escargot de routiers, près de Lille, en juin 2008.
Une opération escargot de routiers, près de Lille, en juin 2008./BAZIZ CHIBANE/SIPA

CONFLIT - 20minutes.fr décrypte les possibles scénarios de sortie de crise...

Y aura-t-il de la dinde à Noël? Avec les menaces que font peser les transporteurs routiers, ce n’est pas sûr. Ils réclament depuis plusieurs mois une revalorisation de leurs salaires. Si le refus des patrons perdure, ils bloqueront les plates-formes de livraisons des grandes surfaces, et ce, dès dimanche prochain. Conséquence: plus de produits frais dans nos assiettes...
 
La semaine qui s’ouvre sera donc décisive sur le futur menu de nos réveillons... Ce lundi après-midi, Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux transports, va rencontrer les délégués syndicaux. Il a annoncé sur RTL la nomination d’un médiateur et l’ouverture des négociations dès mardi. Même si ni syndicats ni organisations sociales n’ont pour le moment reçu de convocation, 20minutes.fr dresse les scénarios de la possible sortie de crise...
 
Ce que les différents acteurs veulent

Les employés: principalement une hausse des salaires. Concrètement, ils veulent que le coefficient minimum soit payé 10 euros de l’heure. «Cela correspond à une augmentation de 4%», explique Thierry Douine, président de la CFTC Transports, «sinon, dès le 1er janvier, on sera happés par les minima sociaux».  
 
Les patrons: mettre le moins possible la main au porte-feuille (et convaincre l’Etat de le faire). «Nous avons proposé vendredi une hausse de 2% sur les bas coefficients et de 1,5% sur les hauts», explique Nicolas Paulissen, délégué national adjoint de la  FNTR (Fédération Nationale des Transports Routiers).
 
L’Etat: limiter les conflits sociaux et la grogne des Français.
 
Les scénarios possibles
 
Premier scénario: que les patrons cèdent

La FNTR reste ferme: «Nous estimons que les revendications sont irréalistes. Les syndicats demandent, au total, une augmentation de 10%. Quelle entreprise peut se le permettre aujourd’hui?», s’interroge Nicolas Paulissen.
 
Crédibilité de ce scénario: 1/5
 
Deuxième scénario: que les syndicats cèdent
«Les propositions de la FNTR sont en deçà de propositions que nous avons déjà refusées. 2% ou même 2,5% d’augmentation, ça ne peut pas suffire», martèle Thierry Douine. Les syndicats semblent bien décidés à aller au conflit, s’il le faut. «J’espère que les négociations vont aboutir, pour le bien des salariés mais aussi l’économie du pays», précise le responsable de la CFDT, «mais si la grève ne perturbe pas, ça sert à rien. Notre président a dit qu’il ne voyait pas les grèves, mais celle-là, il va la voir».
 
Crédibilité de ce scénario: 0/5
 
Troisième scénario: que l’Etat met la main à la pâte

«Si l’Etat met la met à la pâte, alors on pourra reconsidérer les négociations à trois». Nicolas Paulissen, délégué national adjoint de la principale organisation patronale est clair. Il attend du concret: «l’Etat est responsable de l’aggravation de la fiscalité en 2009, avec notamment la taxe sur les poids lourds et la taxe carbone», estime-t-il, chiffrant le surcoût à 1,5 milliard d’euros. L’Etat va-t-il faire quelque chose? Nicolas Paulissen se veut «prudent», affirmant entendre «toujours les mêmes promesses».
 
Dominique Bussereau, sur RTL, estime de son côté que l’on peut «facilement aboutir à un accord». «Sa confiance me donne confiance», confie Maxime Dumont, porte-parole de l’inter-syndicale.
 
Pourtant, le secrétaire d’Etat ne semble pas partager l’avis des patrons sur la taxe pour les poids lourds, «ça c’est en 2012» ,ou sur la taxe carbone, «il y aura un remboursement partiel assez important pour les routiers».
 
Crédibilité de ce scénario: 3/5
 
Quatrième scénario: que rien ne bouge
Si personne ne fait un pas en avant, alors ce sera dinde surgelée ou produits locaux. «Si la dinde est congelée ou qu’il n’y en a pas, l’opinion publique saura que ce sont les transporteurs qui amènent la dinde et qu’ils sont mal payés», résume Thierry Douine. Cette année, en revanche, chacun pourra tranquillement aller voir mamie pour Noël: les routes et les plates-formes pétrolières ne seront pas bloquées.
 
Crédibilité de ce scénario: 2/5

Cinquième scénario: que les négociations soient bloquées, puis que l’Etat ou les patrons bougent
Aucune avancée d'ici la fin de la semaine. «Après le 10 décembre, on refusera de négocier pour préparer le mouvement», prévient Thierry Douine. Le mouvement, c'est le blocage, qui pourrait ensuite faire réagir les patrons ou de l'Etat en raison des conséquences économiques du mouvement.

Crédibilité de ce scénario: 4/5
Oriane Raffin  20 Minutes.fr
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