Le politologue Roland Cayrol juge que face à une alliance entre écologistes, centristes et socialistes, l’UMP dispose d’une faible réserve de voix. Une donnée qui pourrait se retourner contre le
président de la République.
Ségolène Royal a-t-elle réussi son coup ?
Roland
Cayrol. Oui, comme d’habitude.Cette question des alliances est
au centre des débats et des non-dits chez l’ensemble des forcespolitiques, et singulièrement
au Parti socialiste. Ségolène Royal a simplement fait un pas de plus en avant, c’est bien vu. La direction du PS, Martine Aubry en tête, avait l’air de ne plus considérer comme tabou un
accord avec le centre au second tour des régionales. Alors pourquoi pas dès le premier tour, demande tout simplement Royal ? Compte tenu du risque d’éparpillement des voix, ça paraît
logique d’afficher clairement la couleur avant le scrutin.
« L’arc central, une menace pour Sarkozy » par Roland Cayrol, conseiller à l'institut CSA
Le Parisien
Cette alliance entre la gauche et le centre dont tout le monde parle est-ce le cauchemar de Nicolas Sarkozy ?
Oui. Il doit chercher à l’éviter à tout prix. Si on prend la logique des élections à deux tours
qui prévaut sous la Ve République, il ne suffit pas d’être en tête au premier, il faut rassembler au second pour gagner. Or l’UMP, qui regroupe déjà plusieurs sensibilités différentes, n’a pas
beaucoup de réserve de voix. Ce qui peut évidemment la handicaper pour les élections à venir.
En 2012, peut-on assister à une ligne « tout sauf Sarkozy »
?
C’est encore un peu tôt pour le dire. Tout dépendra de la conjoncture et de son bilan. Pour le
moment, il n’est pas jugé bon par une majorité de Français. Mais dans deux ans, la situation se sera peut-être améliorée et il apparaîtra comme le sauveur du pays. Quoi qu’il en soit, d’un
point de vue électoral, l’arc central regroupant centristes, écologistes et socialistes est évidemment une menace très sérieuse pour Nicolas Sarkozy.