Ségolène Royal s’est invitée au Congrès du Modem à Arras, ce week-end, en leur proposant 5 places sur sa liste régionale en mars prochain.

La proposition a été sévèrement taclée : par les intéressés d’abord. La réponse a été venue quasiment “en direct”. Par le Parti Socialiste ensuite. Benoit Hamon, invité de Dimanche+ le 6 décembre : ce n’est pas la ligne du parti. On le savait. Le PS reste sur son crédo “à gauche, toute !“, qui ressemble davantage à une posture qu’à autre chose. Par des blogueurs enfin: l’estimé Nicolas Jegoun est furieux.

“Mes billets d’hier et d’avant-hier étaient là pour dénoncer la stratégie du Parti de Gauche : ils ne veulent pas d’accord avec le PS puisque Martine Aubry a indiqué que des rapprochements avec le Modem en vue du deuxième tour étaient possibles.

Ségolène Royal envoie exactement le signal inverse de ce qu’il fallait faire. Liste commune au premier tour avec le Modem revient à un projet commun. Autant dire un sérieux coup de barre à droite pour le plus grand désarroi de tous ceux qui croient encore en la gauche.”

Nicolas était favorable à une coalition arc-en-ciel. Il s’est permis de critiquer la posture anti-Modem du Front de Gauche. L’initiative de Ségolène Royal le heurte car, selon lui, elle vient trop tôt et donner du grain à moudre à celles et ceux qui, à gauche, pensent que discuter même avec le Modem est dangereux pour la gauche.

Votre serviteur est plus basique. Seule compte la victoire contre la droite sarkozyenne. La gauche n’a pas montré qu’elle était suffisamment forte en son sein pour gagner seule une élection majeure. La situation est paradoxale, tant ses enjeux sont au centre des débats, comme la régulation ou la protection. Mais le PS, le Front de Gauche, et le NPA pèsent 30% tous mouillés. Avec ça, on fait quoi ? Le Parti Socialiste a eu un an, une année complète à disposition pour mettre en oeuvre sa “reconquête de la gauche.” Au lieu de quoi, le PS s’est rétrécit à souhait. Europe Ecologie devrait lui servir d’exemple : les portes sont grandes ouvertes aux débats de toutes natures. Et le positionnement politique reste très clair : Dany Cohn Bendit l’a dit et répété : il veut d’abord battre l’UMP lors des prochaines élections régionales. Et pour cela, il ne veut rien exclure, ni personne.

En politique, seule la victoire compte. Le reste n’est que posture.

On peut critiquer la dernière sortie de Ségolène Royal. Elle ferait peur aux plus gauchistes de l’électorat socialiste… On pourrait retourner l’argument : que dirait-on d’un(e) candidat(e) qui appellerait à une liste commune avec le NPA ou le Front de Gauche dès le 1er tour des régionales ? On imagine la réaction de la frange centriste….