Ces rumeurs d'une contagion de la crise grecque à l'Espagne ont fait plonger hier l'ensemble des Bourses européennes (-3,8% pour l’EuroStoxx 50, -3,6% pour le CAC 40) ainsi que Wall Street (-2% pour le Dow Jones est -3 % pour le Nasdaq) et les marchés asiatiques ce matin (-1,5% pour le S&P Asia 50). Quant à l’Euro, il a dégringolé à un nouveau plus bas annuel, tombant sous la barre de 1,30 Dollar pour la première fois depuis un an. Ce mercredi en Asie, il continue de s'effriter autour de 1,2960$, après avoir atteint un plus bas de 1,2942$ dans la nuit.
Concernant l'Espagne, le Fonds monétaire international a lui aussi démenti toute demande d'aide de la part de Madrid, en affirmant qu'il n'y avait "aucune vérité" dans ces rumeurs. De leur côté, les agences de notation financière Fitch et Moody's ont aussi indiqué qu'elles n'étaient pas en train de réexaminer la note de l'Espagne, qui est actuellement "AAA", la meilleure possible pour une dette souveraine.
DSK: "Pas de risque réel pour la France"
Dominique Strauss Khan se veut rassurant. (Reuters)
De son côté, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn a exhorté l'Europe et les marchés à "réussir à éviter la contagion" de la crise grecque, ajoutant que le plan d'aide à la Grèce avait été conçu avec cet objectif. Dans un entretien publié ce matin par Le Parisien, DSK n’évoque pas directement le cas de l'Espagne, mais il estime que "le Portugal (...) est déjà en train de prendre des mesures" et que "les autres pays sont dans une situation beaucoup plus solide". Ainsi, selon lui, "il n'y a pas de risque réel pour la France, ni pour l'Allemagne ou les grands pays européens".
Les prochains jours diront si les investisseurs parviennent à reprendre confiance dans la capacité de l'Europe à mettre ses finances publiques en ordre. Il est probable que les marchés restent nerveux jusqu'à ce que tous les membres de la zone Euro aient approuvé le plan grec, et que le Parlement grec ait adopté les mesures d'austérité supplémentaires exigées par le FMI et l’Union européenne, en échange de leur aide de 110 MdsE. Sauf coup de théâtre, le Parlement devrait adopter ces mesures dès demain jeudi, le Parti socialiste grec au pouvoir disposant d'une majorité de 160 députés sur 300. Entre-temps, les syndicats grecs ont appelé aujourd'hui à une grève générale dans le pays, et certains observateurs craignent des dérapages violents à cette occasion...