Le non-cumul des mandats sème la panique au sein des sénateurs PS

Le non-cumul des mandats sème la panique au sein des sénateurs PS

Le 1^er octobre 2009, les militants du Parti Socialiste ont répondu à 72% en faveur du non-cumul des mandats pour les parlementaires, dès le prochain renouvellement, proposé par Martine Aubry dans son discours de La Rochelle et repris dans les propositions de rénovation de notre parti (pour rappel, ce n’est pas encore le mandat unique mais juste l’incompatibilité avec un mandat de député ou de sénateur et un mandat exécutif local (Président ou Vice Président de Conseil Général, Régional ou de Communauté de Communes, Maire ou Adjoint).

Les militants Socialistes revoteront sur les propositions définitives le 24 juin et c’est une convention nationale sur la rénovation du parti qui entérinera l’ensemble des propositions votées, le 3 juillet prochain.

Mais aujourd’hui, alors que sur 115 sénateurs socialistes, 16 sont présidents de conseil général, 20 conseillers généraux, 4 présidents de conseil régional, 16 conseillers régionaux et 31 sont maires, on apprend (ou plutôt nous avons confirmation) que ceux-ci rejettent ce projet et avec quel argument : Le non-cumul empêchera la gauche de faire basculer le Sénat en 2011 alors qu’aujourd’hui mathématiquement c’est possible !

Quelques une des sorties verbales de nos camarades sénateurs, qui oublient que c’est le vote militant qui leur permet d’être les élus de la République au nom de notre parti :

"Les mandats sont des tremplins pour gagner, je ne serais pas sénateur si je n'étais pas maire d'Audincourt" : Martial Bourquin, Sénateur du Doubs… et que rien n’empêchait, une fois élu Sénateur de donner son poste de Maire à un de ses Adjoints pour redevenir simple Conseiller Municipal.

Il est "rocambolesque de faire en sorte qu'au moment où nous allons gagner peut-être le Sénat, on ne se donne pas les meilleurs conditions pour le faire" Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon… qui après avoir soutenu Georges Frêche contre le parti peut continuer à cumuler lui-aussi !

"Je suis pour un mandat unique, s'il s'agit d'une loi applicable à tous, droite et gauche ", Jean-Noël Guérini, Sénateur et Président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône… meilleur moyen de ne rien changer et de tout garder… sans rien partager !

"En 1981 et en 1997, Mitterrand et Jospin n'ont pas pu aller au bout des réformes de société parce qu'ils avaient l'obstacle du Sénat" et "Pour obtenir le droit de vote pour les étrangers, par exemple, il faudra gagner le Sénat". "Plus il y aura d'élus locaux importants qui siègeront, plus la Haute chambre sera reconnue" de rajouter François Rebsamen… qui annonce bien ici sa volonté : surtout ne pas aborder le non-cumul, parce que la reconnaissance du Sénat aujourd’hui comme demain sera celle des nombreux hauts élus le composant !

Jean-Pierre Sueur, Sénateur du Loiret et proche de Martine Aubry, fait, lui aussi part de son embarras mais en laissant le Parti Socialiste décider : "Il faut aller vers la réduction du cumul. Tout le monde est d'accord sur le principe, toute la question, c'est le calendrier. Le débat est ouvert, prenons le temps d'en discuter pour qu'on arrive dans les meilleures conditions possibles à cette réduction. L'idéal serait qu'il y ait une loi, mais c'est au Parti socialiste de trancher"… Il a raison, nous, les militants, nous trancherons !

Jean-Pierre Bel, Président du Groupe Socialiste au Sénat, va rencontrer la semaine prochaine Martine Aubry afin de lui montrer tout le mal que les Sénateurs pensent de ce projet avant que la Première Secrétaire ne vienne rendre visite aux élus le 25 mai prochain. Exercice de revu des déclarations avec mes réactions :

"En 2008, on a gagné des sièges parce qu'il y avait des locomotives; ainsi, en Côte-d'Or où François Patriat, président du conseil régional, et François Rebsamen, maire de Dijon, ont été élus"… et aurait pu démissionner de leur mandat exécutif précédent en ne restant que Conseiller Régional ou Conseiller Municipal !

"Nous appliquer le non-cumul" alors que la droite ne le fait pas, "ce serait un désarmement unilatéral face à la droite" et "cela pourrait nous coûter une dizaine de sièges et donc la victoire en 2011"… C’est pour cela que depuis des années et des années, on ne change rien, on ne bouge rien… on ne fait rien : surtout quand cela arrange certains !

"Je suis favorable au non-cumul mais à condition qu'il soit appliqué après les élections législatives et présidentielle"… plus tard… toujours plus tard !!!

"Le groupe est unanime pour que le non-cumul des mandats soit appliqué par une loi cadre de la République, on ne peut pas avoir un comportement communautaire"… ben non, bien sur ! Il vaut mieux avoir un comportement communautariste de défense des Sénateurs.

"La vraie rénovation, c'est celle qui permettra un jour de rénover la vie politique et publique française"

… la vraie rénovation c’est quand les élus auront le courage politique d’appliquer les décisions que les militants ont discuté, débattu, voté et leur demande de mettre en application, quand les prébendes seront définitivement terminées, quand les élus et les militants montreront l’exemple d’un parti exemplaire qui fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait sans chercher à tourner et retourner autour d’une décision qui déplait à certains !