Redécoupage Marleix : Selon le PS il faudra plus de 51% des voix à la gauche pour gagner les législatives
L'élection des députés les 10 et 17 juin permettra de tester un nouveau découpage des circonscriptions, destiné à tenir compte des évolutions démographiques tout en donnant une représentation aux Français de l'étranger, et qui avait été vivement critiqué à gauche.
Comme le nombre global des députés est maintenu à 577, et que la population française, depuis le précédent découpage très critiqué opéré en 1986 par Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur, est passée de 55 à 64 millions d'habitants,il n'y a plus qu'un député pour 125.000 habitants, contre un pour 108.000 auparavant.
67 départements touchés
Quelque 330 circonscriptions ont été redécoupées, 33 supprimées.
Elles ont été compensées par la création de 22 nouvelles circonscriptions dans seize départements et dans trois collectivités d'outre-mer (Polynésie,
Saint-Martin/Saint-Barthélemy, Mayotte), et de 11 circonscriptions pour représenter les Français de l'étranger qui, jusqu'à présent, n'avaient pas de députés.
Deux départements de moins de 125.000 habitants, représentés jusqu'à présent par deux député,s n'auront plus qu'un élu:
- la Lozère (70.000 habitants)
- et la Creuse (122.000 habitants).
Redécoupage "Marleix" de janvier 2010
Le redécoupage adopté en janvier 2010, et opéré par l'ancien secrétaire d'Etat à l'Intérieur Alain Marleix, a été vivement critiqué par l'opposition qui l'a qualifié de "charcutage". Le spécialiste des questions électorales du PS, Christophe Borgel, considère qu'il faudra au moins 51% des voix à la gauche pour gagner la majorité.
Selon Alain Marleix, sur les 33 circonscriptions supprimées, 18 sont détenues par un député de gauche et 15 par un député de droite. Mais, affirme-t-il, l'opposition devrait tirer profit de la création de nouveaux sièges.
En revanche, pour le PS, sur les 33 circonscriptions supprimées, il y en aurait 23 actuellement de gauche et 10 de droite, et sur les 33 créées, il y en aurait 9 de gauche et 24 de droite. L'écart entre gauche et droite serait donc augmenté de 30 sièges en faveur de l'UMP, estime le PS.
Le Parti socialiste s'est particulièrement indigné du projet à Paris, où trois des 21 sièges sont supprimés.
Les socialistes critiquent aussi le découpage des 11 nouvelles circonscriptions pour les Français de l'étranger, avec "des écarts de population considérables" entre
elles.
> Pour aller plus loin
Consulter notre dossier Un redécoupage électoral sous pression
Sur Le courrier des maires.fr